"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Si vous n'êtes pas spécialiste de symbologie ni expert en noétique, vous risquez fort de prendre ce livre pour ce qu'il est : une histoire de sorcières, un peu puérile, en forme de polard.
On frise souvent le grotesque dans l'étalage de mots creux, dénués de sens, mais permettant justement d'être remplis de n'importe quoi, comme toutes les fausses sciences et autres idéologies ou religions qui revêtent les habits de la science. Dans cet esprit, le laboratoire de "noétique" de la belle Katherine est un chef d'oeuvre d'abracadabrantesque. Des technologies vaseuses, mais d'un très haut niveau (sic), assemblées à cette occasion me paraissent relever plus de la maison de poupée qu'à autre chose...
Et le ton sentencieux du livre est insupportable. On nous répète, cent fois, que le puissant mystère des "savoirs anciens" s'il est percé, va bouleverser le monde. Lorsqu'il l'est, il fait moins de bruit qu'un pneu crevé. Ne dites à personne que 1 +1 font 2 ! La fin est d'ailleurs un pet foireux.
Les francs-maçons sont traités ici comme des clowns tristes et pompeux et je suis surpris que cette confrérie n'ait pas réagi à ce tissu d'âneries.
L'écriture, comme toujours chez DB est réussie et le polard se déroule bien.
Mais se laisser prendre par cette interminable incontinence verbale, non pour moi.
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Voici un excellent policier, un peu invraisemblable, mais bien articulé et qui se lit en attendant la suite. Pas mal, non ?
Comme d'habitude, DB aime le jeu avec les codes. Il entre, comme chez lui, dans la cryptographie et nous fait ici partager le rêve du code indestructible. Lisez le livre pour savoir si ça existe. Mais cela suscite des épreuves, pour les cerveaux et les muscles des protagonistes et nous fait passer un bon moment.
Et, indirectement, est posée la question de société que pose l'usage de ces codes. Accepter la liberté sans restriction, c'est aussi voir se développer des points de vue, souvent idéalistes et irréconciliables entre eux. Et prendre alors le risque du militantisme idéologique violent. Alors, faut-il limiter cette liberté ? Et surtout, jusqu'où faut-il pousser l'espionnage préventif ? Délicat, non ?
Un polard reste un polard et celui-là fonctionne bien. What else ?
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Le pire est sa très mauvaise digestion des faits scientifiques dont il tire le côté dramatique du livre. L'antimatière n'est pas "identique à la matière, si ce n'est qu'elle se compose de particules aux charges électriques inversées". Faux, archifaux. A ce compte j'aurais déjà fait de mon chat un antichat ! On nous dit aussi que "l'antimatière est la plus puissante source d'énergie connue" ; absurde, dans le sens précis "ne veut rien dire". Et de plus, pour la fabriquer, quelle débauche d'énergie ! Autre perle : "L'antimatière est extrêmement instable". Pas du tout ; elle est parfaitement stable. Comme moi qui d'ailleurs cesse de l'être quand DB aligne des âneries. Je deviens instable. Il aurait pu faire relire ses "faits" (sic) par un élève de terminale. L'éditeur Lattès aussi. C'est enfin une mystification malhonnête quand il pare l'antimatière de l'aura d'une découverte dont on n'ose à peine parler. Ancien physicien, je travaillais dessus, au CERN justement, en 1964. L'antimatière a été postulée par Dirac en 1929 et mise en évidence à Berkeley (USA) en 1955. Pas de quoi fouetter un chat, même de Schrödinger.
Quant à l'histoire elle même, reconnaissons qu'elle est originale, même si la plupart des événements critiques sont invraisemblables. Sautez par exemple d'un hélicoptère à 3000 mètres avec un bout de tissus. Je serais surpris que cela vous conduise, vous aussi dans le lit de Vittoria.
Lisez-le et faites vous votre propre opinion ; on en parle tellement ! La mienne est, comment dire, réservée...
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