"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce livre a été écrit en 1924 pour attirer l'attention sur l'inhumanité des bagnes militaires.
Dante, en effet, n'avait vu qu'un enfer supportable. Les hommes savent faire mieux que le diable. Est-ce par ce que Dieu les a conçus à son image ? La suite du siècle ne sera pas mal non plus...
Il faut mesurer le courage de Londres au fait que n'éxistait pas à son époque la popularité du concept des 'droits de l'homme'. Il s'attaquait avec beaucoup de doigté, mais implacable dans son accusation, à une institution puissante, l'armée, qui venait de "gagner" la guerre. Il a fait là un journalisme qui attire le plus profond respect, utile, digne, sans raccollage humanitaire ou sentimental.
C'est aussi un virtuose de la phrase courte, incisive. Un style exemplaire.
Éditions Arléa-Poche 32 (1997)
Dès 1920 A. L. réussit à pénétrer après mille difficultés dans la Russie, qui vient d'hériter l'espoir d'une partie du monde par sa révolution.
La déception est immense : mensonge, arbitraire, militarisme outrancier, famine, oppression, massacres. Il voit la mise à sac pour rien d'un pays faible, livré à une bande de dictateurs - expérimentateurs, Lénine et Trotski, et qui jusqu'à aujourd'hui ne s'en est pas remis.
Il est remarquable que ce journaliste se soit rendu compte dès 1920, malgré la propagande et l'espoir qui succédait à une guerre effroyable, de l'infamie de ce régime. Et honte à ceux qui chez nous, à l'aise dans leurs illusions, et trop paresseux pour les remettre en cause ou même les mettre à l'épreuve, ont glorifié (ils le font parfois encore) cette sinistre déchéance.
Le ton de ce livre est celui de l'auteur dans ses autres remarquables reportages : léger, plein d'humour, maniant la plume avec élégance et vivacité.
Editions Arléa
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