"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Cete farce théatrale grinçante de 1957 est en général considérée comme le meilleur écrit de FD et, si vous voulez en avoir le coeur net, n'hésitez pas ! En un peu plus d'une heure vous saurez tout. De plus, vous ne vous ennuirez pas.
FD dresse ici un tableau désespéré d'une humanité veule, bavarde, avide. On peut encore faire avec, et même parfois de belles choses autant que des moches. Après tout, ce n'est pas si faux. On sait bien qu'avec une belle idéologie, bien saignante, on peut tout faire faire aux hommes. Ici c'est "l'argent rend heureux" ; avant c'était "la race pure" ou les "lendemains qui chantent". Après tout, ici, il n'y a qu'un mort. C'est ridiculement peu, mon cher Lénine.
Non, moi ce qui me défrise (je suis chauve), c'est autre chose. C'est la hargne méchante de la vieille dame, l'ex victime. Elle utilise tout son pouvoir dans un acte de vengeance qu'elle commet en avilissant tout et tout le monde. Pourquoi ? FD ne verrait-il aucune rédemption possible ? Je retrouve un peu le pessimisme de Brecht en pire, ou le désespoir froid de Kourouma sur un autre sujet.
Ceci dit, ce livre a un style vif, cinglant de haute volée. Un humour acide vous saute au visage. J'y ai un peu perdu mes rides..
FD dresse ici un tableau désespéré d'une humanité veule, bavarde, avide. On peut encore faire avec, et même parfois de belles choses autant que des moches. Après tout, ce n'est pas si faux. On sait bien qu'avec une belle idéologie, bien saignante, on peut tout faire faire aux hommes. Ici c'est "l'argent rend heureux" ; avant c'était "la race pure" ou les "lendemains qui chantent". Après tout, ici, il n'y a qu'un mort. C'est ridiculement peu, mon cher Lénine.
Non, moi ce qui me défrise (je suis chauve), c'est autre chose. C'est la hargne méchante de la vieille dame, l'ex victime. Elle utilise tout son pouvoir dans un acte de vengeance qu'elle commet en avilissant tout et tout le monde. Pourquoi ? FD ne verrait-il aucune rédemption possible ? Je retrouve un peu le pessimisme de Brecht en pire, ou le désespoir froid de Kourouma sur un autre sujet.
Ceci dit, ce livre a un style vif, cinglant de haute volée. Un humour acide vous saute au visage. J'y ai un peu perdu mes rides..
Editions Livre de poche (1988) - 159 pages
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FD (1921-1990) est un écrivain suisse allemand, souvent connu par "La visite de la vieille dame". Il s'agit ici d'un bref roman policier baignant dans une atmosphère sombre, balisée par l'obscurité, le mal et la mort.
Ce pessimisme systématique traduit une désillusion de FD vis à vis du monde tel qu'il est représenté dans la vie sociale des hommes. Pour lui tout est faux semblant, pose, mensonge et il ne supporte pas les conventions qui permettent à une société humaine de vivre. Il ne lui reste alors que la mort.
Non, une autre voie lui paraît digne d'être explorée : le mal. C'est ce que fait l'un des héros (antihéros ?) de ce roman, qui y trouvera fortune et succès social, dont les mauvaises langues pourraient dire qu'ils ont manqué à FD pour prendre cette attitude. Un autre antihéros, le bourreau, finira sa carrière comme le Don Juan de Mozart, ses turpitudes étant mises au jour au cours d'un fastueux festin par le Commandeur (le juge), lui même plus proche de la mort que de la vie.
Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour cette vision sinistre du monde, synonyme pour moi d'impuissance mal refoulée et de beaucoup d'ignorance. Elle traduit aussi une certaine paresse à y changer quoi que ce soit. Cela conduit surtout FD à manifester beaucoup de naïveté. Par exemple ses descriptions du monde des affaires sont grotesques et certains personnages sont souvent caricaturaux. Puérilité dressée en système ..
Le ton en revanche est alerte, l'intrigue bien menée bien qu'un peu laborieuse.
Ce pessimisme systématique traduit une désillusion de FD vis à vis du monde tel qu'il est représenté dans la vie sociale des hommes. Pour lui tout est faux semblant, pose, mensonge et il ne supporte pas les conventions qui permettent à une société humaine de vivre. Il ne lui reste alors que la mort.
Non, une autre voie lui paraît digne d'être explorée : le mal. C'est ce que fait l'un des héros (antihéros ?) de ce roman, qui y trouvera fortune et succès social, dont les mauvaises langues pourraient dire qu'ils ont manqué à FD pour prendre cette attitude. Un autre antihéros, le bourreau, finira sa carrière comme le Don Juan de Mozart, ses turpitudes étant mises au jour au cours d'un fastueux festin par le Commandeur (le juge), lui même plus proche de la mort que de la vie.
Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour cette vision sinistre du monde, synonyme pour moi d'impuissance mal refoulée et de beaucoup d'ignorance. Elle traduit aussi une certaine paresse à y changer quoi que ce soit. Cela conduit surtout FD à manifester beaucoup de naïveté. Par exemple ses descriptions du monde des affaires sont grotesques et certains personnages sont souvent caricaturaux. Puérilité dressée en système ..
Le ton en revanche est alerte, l'intrigue bien menée bien qu'un peu laborieuse.
Editions Livre de poche "biblio" No 3264 (1961) - 126 pages