"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Oubliez Rousseau et lisez Mo Yan. Vous comprendrez que l'homme est une sale bête et qui il construit sa société à son image. Et, même si tout cela se passe en Chine, nous saurions faire aussi bien.
Un chantier isolé, semi-disciplinaire, accueille pendant la ReVoCu quelques pauvres types pour construire une route improbable conduisant on ne sait où. Pauvreté extrême, quasi-famine, petits chefs, tout semblerait réuni pour le pire. Mais cette pauvreté n'est pas misère, la famine reste quasi et les petits chefs baissent les bas quand on ne leur obéit pas. Mo Yan est passé par là, car je soupçonne que la réalité de ces camps de travail devait être effroyable. Tout cela raconté avec un humour détaché, impayable et bien propre à notre excellent auteur.
Deux germes de passions vont, par les actes qu'ils suscitent, chambouler l'équilibre de ce monde fermé : la découverte d'un trésor et le passage de femelles chez ces mâles frustrés. Je suis certain que vous anticipez déjà les dégâts. Vous avez tout à fait raison, il va y en avoir.
Mo Yan, lunaire, gentiment délirant et drôle, ne faillit pas ! Bonne lecture. Voir aussi "Le maître a de plus en plus d'humour"
On ne s'ennuie pas avec Mo Yan ! Cette courte histoire farfelue est avant tout un prétexte pour nous parler de la vie quotidienne en Chine. Pas triste !
Dans cette Chine actuelle, dotée d'une immense liberté d'entreprendre, notre héros développera sa petite industrie, un peu criminelle, sans trop de soucis, puisqu'il est couvert par un policier compréhensif.
Chaque détail mérite un détour et nous apprend sans doute plus que bien des traités savants, sur la vie réelle de nos amis chinois.
Un livre si bref qu'on regrette vite la conclusion, un peu tirée par les cheveux.
Un bon moment de détente.