"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Un haikai est un tout petit outil poétique qui tente d'exprimer dans un éclair allusif plus que ne peuvent signifier les mots qui le composent, plus que ce que les mots ne portent dans leur valeur d'échange. Un peu de ce que nous sentons confusément bouillonner en nous, vaste et inexprimable, confus et si fort. Et tout cela en 17 syllabes, 5-7-5.
Emoussée la lame
Qui fend la pierre de riz
Emoussée l'année
Journée de printemps qui s'étire
Un baillement entraîne l'autre
Deux amis se quittent
Soseki est un romancier (1867 - 1916) qui continue à être lu, et pas seulement au Japon et à être aimé. Je conserve le souvenir très vif d'un superbe roman "Je suis un chat", ou de "Botchan", par exemple. Mais ici, ce qu'il nous offre est plus intime, plus personnel. Une vraie réussite.
De plus, le livre est magnifiquement mis en page, avec des peintures de l'auteur. Un régal !
De plus, le livre est magnifiquement mis en page, avec des peintures de l'auteur. Un régal !
Editions Philippe Picquier (2001)
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Etes-vous un peu poètes, c'est a dire capable d'aller un peu peu plus loin que le plaisir du sens où la musique des mots ? Sans cela, comme moi au début de ce roman, vous passerez souvent à côté de bien des bons moments que réserve ce livre. Mais rassurez-vous. Vous ne pourrez pas échapper à son charme, si l'on peut dire, pédagogique. Madame Bâ, d'ailleurs fait profession d'apprendre. Elle nous apprend ici l'Afrique et, au delà, une part bien oubliée et enfuie de nous mêmes.
Son scribe, un jeune avocat blanc qui prend sous sa dictée sa lettre au Président de notre République pour obtenir un visa de court séjour, nous dit tout : "Je suis un homme économique, madame Bâ, ... morcelé en dossiers et en hobbies, en heures et en minutes ... Je suis un amas de rondelles. Vous me réapprenez l'unité". Madame Bâ est ce que l'Afrique produit encore, des êtres dont le coeur et la tête font toujours bon ménage, enfin dans leur meilleur avatar. Unité aussi de soi et du monde, pour le meilleur et pour le pire. C'est un beau voyage de découverte de l'Afrique et du Mali qui nous est offert là.
Mais c'est aussi un voyage dans l'Afrique qui perd sa boussole, qui a perdu ses lois et sa structure et se demande avec angoisse si elle a les moyens d'en acquérir d'autres. Les modèles qu'elle voit autour d'elle ne sont pas très convaincants. Lisez par exemple l'affaire de l'échangeur, une de ces escroqueries couvertes par l'aide au développement. Ou l'affaire des "ogres".
Bien sûr, ce n'est qu'un roman et un très bon, mais il me laisse partagé. Cette compassion qu'il exprime est certainement la clé de toute tentative de rapprochement, d'aide véritable. Et que l'on balaie au passage dans notre propre cour. Mais il nous livre peu de clés pour ouvrir de nouvelles portes. Car celles dont nous disposons, tant le Mali et l'Afrique que nous même, ont échoué. Alors, s'en remettre au sort ? Ne reste-t-il que l'exil, comme semble le conclure ce livre ?
Son scribe, un jeune avocat blanc qui prend sous sa dictée sa lettre au Président de notre République pour obtenir un visa de court séjour, nous dit tout : "Je suis un homme économique, madame Bâ, ... morcelé en dossiers et en hobbies, en heures et en minutes ... Je suis un amas de rondelles. Vous me réapprenez l'unité". Madame Bâ est ce que l'Afrique produit encore, des êtres dont le coeur et la tête font toujours bon ménage, enfin dans leur meilleur avatar. Unité aussi de soi et du monde, pour le meilleur et pour le pire. C'est un beau voyage de découverte de l'Afrique et du Mali qui nous est offert là.
Mais c'est aussi un voyage dans l'Afrique qui perd sa boussole, qui a perdu ses lois et sa structure et se demande avec angoisse si elle a les moyens d'en acquérir d'autres. Les modèles qu'elle voit autour d'elle ne sont pas très convaincants. Lisez par exemple l'affaire de l'échangeur, une de ces escroqueries couvertes par l'aide au développement. Ou l'affaire des "ogres".
Bien sûr, ce n'est qu'un roman et un très bon, mais il me laisse partagé. Cette compassion qu'il exprime est certainement la clé de toute tentative de rapprochement, d'aide véritable. Et que l'on balaie au passage dans notre propre cour. Mais il nous livre peu de clés pour ouvrir de nouvelles portes. Car celles dont nous disposons, tant le Mali et l'Afrique que nous même, ont échoué. Alors, s'en remettre au sort ? Ne reste-t-il que l'exil, comme semble le conclure ce livre ?
Editions Fayard/Stock (2003)
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Ce livre paru en mai 2003 ouvre à nouveau le débat sur la croissance...à laquelle d'autres "économistes" voulaient mettre un terme il y a quelques années (Halte à la croissance) ! Restons calmes... et sachons distinguer croissance économique et abus des ressources ou pollution.
Comme le rappelle le livre, une croissance inférieure à 3% (nous sommes depuis 20 ans en moyenne à 2%) nous place dans le peloton des pays au pouvoir d'achat relatif déclinant, n'assure pas l'équilibre de nos ambitions sociales et affecte sérieusement l'emploi. Autour de nous, en Europe comme aux USA, une croissance proche de 3% est obtenue. Or 1% de plus par an c'est un PIB de 22% de plus en 20 ans et 2% de plus, c'est 48% ! Le premier mérite de ce rapport est de faire le point et sa troisième partie nous montre bien où nous en sommes vis à vis des autres.
Lire la suite... Michel Didier, Des idées pour la croissance
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