"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Fiches de lectures, critiques de livres, personnelles et subjectives !
Inscrivez-vous ici pour recevoir l'annonce des nouvelles fiches de lectures
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Ne manquez pas ce livre remarquable et peu connu. L'auteur est née en Norvège en1942, un pays attachant et assez mal connu des français.
L'histoire est celle d'une famille de gens simples qui doit fuir l'envahisseur allemand à la fin de la guerre de 40 et se réfugier en Suède, alors neutre. Elle y laisse presque la vie dans le froid de l'hiver. Elle y laisse en tous cas une part d'elle même, physique et morale. Bien des choses irréversibles auront marqué cette effrayante fuite.
Ce qui est superbe ici est la simplicité voulue de ce récit. Pas de morale, pas d'emphase. Quelques faits qui s'enchaînent jusqu'au bord du gouffre et qui parlent d'eux mêmes. Les phrases sont courtes, directes. La tension est palpable. Pour rendre ce drame plus proche de tous les hommes, l'auteur de donne pas de nom à ses héros : le père, la mère, l'enfant. C'est tout.
Et puis l'espoir qui les abandonne presque, mais sans lequel ils auraient sombré. Même, et peut être surtout, après les premiers moments heureux de leur retour à la vie, mais qui appelle un bilan. Fallait-il faire tout cela ? Le prix n'est-il pas trop élevé ?
Un très grand livre.
L'histoire est celle d'une famille de gens simples qui doit fuir l'envahisseur allemand à la fin de la guerre de 40 et se réfugier en Suède, alors neutre. Elle y laisse presque la vie dans le froid de l'hiver. Elle y laisse en tous cas une part d'elle même, physique et morale. Bien des choses irréversibles auront marqué cette effrayante fuite.
Ce qui est superbe ici est la simplicité voulue de ce récit. Pas de morale, pas d'emphase. Quelques faits qui s'enchaînent jusqu'au bord du gouffre et qui parlent d'eux mêmes. Les phrases sont courtes, directes. La tension est palpable. Pour rendre ce drame plus proche de tous les hommes, l'auteur de donne pas de nom à ses héros : le père, la mère, l'enfant. C'est tout.
Et puis l'espoir qui les abandonne presque, mais sans lequel ils auraient sombré. Même, et peut être surtout, après les premiers moments heureux de leur retour à la vie, mais qui appelle un bilan. Fallait-il faire tout cela ? Le prix n'est-il pas trop élevé ?
Un très grand livre.
Editions Gaïa (1998) - 220 pages
- Détails
- By livres-et-lectures.com
La politique internationale des USA mérite plus que les invectives habituelles, qui traduisent au mieux de "bons sentiments", mais surtout une ignorance de la situation du monde et en particulier de celle des USA. Sans que cela soit une approbation.
Ce livre apporte en moins de 100 pages un panorama synthétique des forces politiques américaines que le 11 septembre n'a pas créées, mais révélées. C'est pour les mettre en oeuvre que Bush avait été élu ; le drame a levé les hésitations et rassemblé le pays. Elles transcendent aujourd'hui le clivage démocrates/républicains.
Ce livre apporte en moins de 100 pages un panorama synthétique des forces politiques américaines que le 11 septembre n'a pas créées, mais révélées. C'est pour les mettre en oeuvre que Bush avait été élu ; le drame a levé les hésitations et rassemblé le pays. Elles transcendent aujourd'hui le clivage démocrates/républicains.
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Ce livre est un court texte philosophique sur le bonheur. Mais que ce mot de philosophie ici ne rebute personne ! Le propos est limpide, direct, proche de nos pensées et préoccupations quotidiennes. Il est écrit dans un style simple et clair, sans effet de manche. Il traite de ce qui est, sans doute, une des attentes les plus profondes des hommes : être heureux, ici et maintenant, dans une vie où la souffrance est sans cesse derrière la porte. Alors, ouvrons-la avec précaution. Epicure disait "La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse". Il me semble que ce court traité y aide. Suivons-le un instant.
Le bonheur, d'abord, un mot dangereux. Il faut le comprendre ici comme un état, aussi stable et permanent que possible, qui nous laisse pressentir la joie toute proche. Rien à voir avec une exaltation, un plaisir, un moment de triomphe. Ils y contribuent éventuellement, mais sont par nature fugitifs, et ne sont ni stables, ni permanents. Il faut comprendre et ressentir cela avant d'aller plus loin. Un "nirvana", une "extase mystique" pour monsieur tout le monde qui a un travail, des enfants et un percepteur, mais qui pour autant ne renonce pas à faire un pas vers une certaine sérénité, ferme et assurée.
Alors que nous dit l'auteur ? Pour l'essentiel, que l'espoir ni l'espérance ne sont des amis fiables, et qu'un pas vers la sagesse consiste à ne pas s'y réfugier, mais à vivre mieux le présent. Pourquoi ? L'espoir est d'abord l'enfant de l'ignorance. Qui pourrait espérer ce qu'il sait déjà ? Espérer, c'est aussi désirer sans avoir, sans profiter, sans jouir. Frustration, non ? Enfin espérer c'est aussi reporter l'action, ne pas agir. Alors de ce trio d'ignorance, de frustration et d'impuissance, qui peut dire qu'il nous aide à trouver le bonheur ? Le remède ? Réduire la part de l'espoir, de la croyance, de la foi, ce qu'il appelle désespérer, au bénéfice d'un engagement dans le présent, dans ce qui dépend de nous et non dans ce qui n'en dépend pas. C'est désirer ce qui est à portée de notre pouvoir, comme rendre heureux notre entourage, aimer, apprendre pour savoir, agir selon notre devoir, vivre le plaisir sain. Ce n'est pas repousser le désir (comme le bouddhisme) mais lui donner le champ du présent et de ce qui est à notre portée. C'est une leçon de modestie intellectuelle qui s'oppose évidemment aux envolées mystiques. C'est aussi un retour vers une philosophie d'usage commun, selon l'esprit des grecs.
Pour être tout à fait juste, il me semble qu'il n'est ni possible ni même souhaitable de tout à fait fermer la porte à l'espoir, l'attente de ce que l'on ignore. Toute la recherche scientifique part de ce moteur d'inquiétude positive. Je suis depuis longtemps convaincu de la stérilité et de la nocivité de la foi mystique ; je reste cependant adepte de l'espérance qui me porte à comprendre mieux le monde pour mieux agir.
Le bonheur, d'abord, un mot dangereux. Il faut le comprendre ici comme un état, aussi stable et permanent que possible, qui nous laisse pressentir la joie toute proche. Rien à voir avec une exaltation, un plaisir, un moment de triomphe. Ils y contribuent éventuellement, mais sont par nature fugitifs, et ne sont ni stables, ni permanents. Il faut comprendre et ressentir cela avant d'aller plus loin. Un "nirvana", une "extase mystique" pour monsieur tout le monde qui a un travail, des enfants et un percepteur, mais qui pour autant ne renonce pas à faire un pas vers une certaine sérénité, ferme et assurée.
Alors que nous dit l'auteur ? Pour l'essentiel, que l'espoir ni l'espérance ne sont des amis fiables, et qu'un pas vers la sagesse consiste à ne pas s'y réfugier, mais à vivre mieux le présent. Pourquoi ? L'espoir est d'abord l'enfant de l'ignorance. Qui pourrait espérer ce qu'il sait déjà ? Espérer, c'est aussi désirer sans avoir, sans profiter, sans jouir. Frustration, non ? Enfin espérer c'est aussi reporter l'action, ne pas agir. Alors de ce trio d'ignorance, de frustration et d'impuissance, qui peut dire qu'il nous aide à trouver le bonheur ? Le remède ? Réduire la part de l'espoir, de la croyance, de la foi, ce qu'il appelle désespérer, au bénéfice d'un engagement dans le présent, dans ce qui dépend de nous et non dans ce qui n'en dépend pas. C'est désirer ce qui est à portée de notre pouvoir, comme rendre heureux notre entourage, aimer, apprendre pour savoir, agir selon notre devoir, vivre le plaisir sain. Ce n'est pas repousser le désir (comme le bouddhisme) mais lui donner le champ du présent et de ce qui est à notre portée. C'est une leçon de modestie intellectuelle qui s'oppose évidemment aux envolées mystiques. C'est aussi un retour vers une philosophie d'usage commun, selon l'esprit des grecs.
Pour être tout à fait juste, il me semble qu'il n'est ni possible ni même souhaitable de tout à fait fermer la porte à l'espoir, l'attente de ce que l'on ignore. Toute la recherche scientifique part de ce moteur d'inquiétude positive. Je suis depuis longtemps convaincu de la stérilité et de la nocivité de la foi mystique ; je reste cependant adepte de l'espérance qui me porte à comprendre mieux le monde pour mieux agir.
Editions Librio (2000) - 56 pages
Page 266 sur 314