"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Cet essai, écrit vers 1930, est enrichissant, irritant et difficile. Il est enrichissant par son observation des conséquences des attentes de performance du travail sur le fonctionnement de nos sociétés, attentes qui dominent toutes les autres. Il est irritant par les conclusions discutables qu'il en tire. Il est enfin difficile par un style elliptique, empreint de passion froide, peu soucieux de preuve, mais en recherche permanente d'assentiment.
La Pleiade a sorti en 2 tomes les "Journaux de guerre" d'EJ. Le tome 2, présenté ici, est la chronique de la guerre 39-45 par un homme aux caractéristiques très particulières : allemand, militaire, philosophe et écrivain, entomologiste, etc. Mais surtout ennemi de l'étalage des sentiments à un point qui peut choquer, aristocrate de la pensée, fuyant les systèmes philosophiques et politiques, car conscient des limites de la raison face au tout qu'il juge inexplicable par cette voie seule : "Le vrai et le juste au sens le plus élevé ne sauraient être démontrables", écrit-il. Il lui reste alors le bien le plus cher et irremplaçable à ses yeux, la liberté, sa liberté.
Page 1 sur 2