"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
L'auteur offre ici une lecture d'un Montaigne proposant (entre autres) de réconcilier chez l'homme social sa parole et ses actes en faisant de son corps et de son âme les pierres de touche de ce travail. Si Montaigne nous parle encore si bien, c'est peut-être aussi grâce à cette audacieuse modernité ?
Montaigne est en effet le témoin actif d'un siècle tourmenté où les guerres de religion rendent béant l'écart, par exemple, entre la parole d'amour du dogme chrétien et les actes de meurtre de ses fidèles. Il n'est certes pas le premier à ressentir cet intolérable fossé. La réforme avait proposé de le réduire en rapprochant le fidèle de la parole divine. De même, Machiavel, en politique, encourage la fin de l'hypocrisie où la parole des dirigeants est dissociée de leurs actes.