"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Depuis l'âge de six ans, Kaguro Ishiguro, né au Japon en 1954, vit en Angleterre. En quelques romans il est devenu une figure importante des lettres de ce pays, récoltant prix et distinctions.
La lecture de ce livre ne laisse pas vraiment soupçonner que l'auteur est anglais ! Nous sommes au coeur du Japon d'après la seconde guerre, vivant, changeant certes, mais aux prises avec un problème aussi grave que celui qui avait bouleversé l'ère Meiji (l'ouverture du Japon aux méthodes de l'Occident). L'essentiel est ici de digérer un demi siècle de fanatisme nationaliste et violent, pendant lequel le Japon a cru pouvoir dominer l'Asie, fanatisme dont il avait fait la morale de son peuple.
Lire la suite... Kazuo Ishiguro, Un artiste du monde flottant
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Ne vous laissez pas surprendre par le nom japonais de l'auteur, né en 1954. Arrivé en Grande Bretagne à 5 ans il est devenu un véritable britannique, et de plus un excellent écrivain. Ce qui ne l'empêche pas de conserver une capacité surprenante à redevenir japonais, à l'occasion : voir "Un artiste du monde flottant".
Ce roman peut se lire sur deux plans L'un, très anglais évoque le monde finissant des "butlers" ou majordomes des familles aristocratiques. L'autre, bien général, pose la question du sacrifice de soi au but d'une vie.
Notre majordome, Mr. Stevens, nous décrit la sienne comme un journal, dans un style plus vrai que vrai. Raide, plein d'humour rentré, c'est un véritable régal. Quant au contenu de cette vie de service qui n'est que le reflet besogneux de la vie de ceux qui se font servir, on pourrait le juger vide. Ce serait mal comprendre la volonté de perfection d'exécution de ce majordome, volonté qui façonne sa vie et lui donne son sens. Suis-je à la hauteur des meilleurs ? Et rien, absolument rien ne compte en face de ce devoir de servir, pas même sa propre personne dans ce qu'elle a de plus intime. Le sacrifice est total.
C'est bien justement ce qui, en filigrane, fait question. Sacrifier les dernier instants de son père mourant aux nécessité du service, refuser toute expression d'amitié ou d'amour de peur de perdre sa "dignité", c'est bien là que le bât blesse. Fallait-il tant donner ? Une certaine nostalgie plane dans les derniers instants de ce récit.
Un livre remarquable.
Ce roman peut se lire sur deux plans L'un, très anglais évoque le monde finissant des "butlers" ou majordomes des familles aristocratiques. L'autre, bien général, pose la question du sacrifice de soi au but d'une vie.
Notre majordome, Mr. Stevens, nous décrit la sienne comme un journal, dans un style plus vrai que vrai. Raide, plein d'humour rentré, c'est un véritable régal. Quant au contenu de cette vie de service qui n'est que le reflet besogneux de la vie de ceux qui se font servir, on pourrait le juger vide. Ce serait mal comprendre la volonté de perfection d'exécution de ce majordome, volonté qui façonne sa vie et lui donne son sens. Suis-je à la hauteur des meilleurs ? Et rien, absolument rien ne compte en face de ce devoir de servir, pas même sa propre personne dans ce qu'elle a de plus intime. Le sacrifice est total.
C'est bien justement ce qui, en filigrane, fait question. Sacrifier les dernier instants de son père mourant aux nécessité du service, refuser toute expression d'amitié ou d'amour de peur de perdre sa "dignité", c'est bien là que le bât blesse. Fallait-il tant donner ? Une certaine nostalgie plane dans les derniers instants de ce récit.
Un livre remarquable.
Editions Presses de la Renaissance (1990) - 272 pages