Lin Yutang nous apporte ici la suite de son premier tome (Enfances Chinoises), avec la même sensibilité et le même souffle. Le récit se termine par l'effroyable conquête japonaise, qui va le contraindre à quitter son pays. Mais il conserve sa foi dans ses valeurs (sa terre chinoise et la cellule familiale) et conserve son optimisme et sa confiance.
Tout ce qui a été dit pour Enfances Chinoises peut être répété ici et en particulier sa conviction que la molécule familiale est un élément-clé d'une civilisation équilibrée et paisible. La substitution de l'individu à la cellule familiale (ou à tout autre lien : politique, religieux, national, etc.) qui a lieu chez nous, mais aussi en Chine aujourd'hui pourrait bien lui donner raison. Que reste-t-il aujourd'hui aux hommes, comme lien autre que l'intérêt personnel, pour construire leur société ? Quelle utopie délirante ne vont-ils pas construire, puisque l'on sait qu'un retour en arrière serait encore pire ?
Un point mérite particulièrement notre attention dans ce livre : la sauvagerie japonaise dans sa conquête de la Chine. Nous le savions, mais c'est si loin ! LY montre d'une manière touchante et crédible ce qui s'est passé et les drames humains que cette invasion a provoqués. Certes, les Japonais n'ont pas l'exclusivité. Il suffit pour s'en convaincre de visiter le musée de la bombe A d'Hiroshima, ou de lire les récits des bombardements au phosphore de Dresde ou Hambourg. Sans oublier Auschwitz.
Pour conclure, insistons sur le coté paisible de ce roman en dépit de ce qui y est exposé et sur la richesse humaine et la sagesse qui en émanent. Une grande réussite.
Voir également du même auteur : "L'Importance de vivre".