"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Un livre agréable, mais qui aurait avantageusement fait l'objet d'une nouvelle de 50 pages pour lui donner la densité qu'il n'a pas.
A la fin de la 1re guerre mondiale, un jeune héros, suite à des comportements délictueux, attend d'être jugé, seul, dans une prison militaire quasi déserte. Un juge militaire, désabusé, l'interroge. Il devient son psychanalyste et va l'aider à reprendre main sur sa vie. Peut-on y croire ?
Autre personnage clé, le chien qui a accompagné pendant la guerre le jeune héros en souffrance et, comme un contrepoint, accompagne sa vie. Quitte à la lui compliquer, parfois. Il est là, devant la prison et attend. Il a un collier rouge...
Et puis, au fond, au loin, la femme, la mère, origine du trouble psychanalytique de notre héros. Ah, les femmes...
Le style de JCR est très beau, facile, coulant. Mais il est ici, à mes yeux, au service d'une intrigue très linéaire, rebondissant aussi mal qu'une bille de plomb. En faire un roman aurait sans doute nécessité beaucoup plus de travail sur les lieux, les personnages, le passage du temps. Dommage...
Avez-vous déjà fait une longue randonnée ? Il y a toujours un moment où, épuisé, balayé par la pluie ou dans un hébergement médiocre on se demande : "mais qu'est-ce que je suis venu faire là ?" La réponse est simple : on recommence l'année suivante... C'est ce que JCR va nous décrire avec son talent de conteur.
Lire la suite... Jean-Christophe Rufin, Immortelle randonnée
Ce récit donne chair et muscle à un personnage historique un peu lointain, Jacques Coeur, qui a vécu au 15e siècle et a laissé un magnifique palais à sa ville de Bourges. Si l'on s'est tant soit peu intéressé au personnage, disons d'emblée que ce récit n'apprend pas grand-chose au lecteur qu'il ne sache déjà, mais il le met fort bien en scène.
Certes, bien des choses seront précisées, mais toujours avec ambiguïté entre l'histoire (le livre est bien documenté) et la fiction qui comble les lacunes historiques. Par exemple, le titre d'"argentier" du roi Charles VII prend ici un sens pratique et vivant. Mais surtout, le personnage est en situation, avec ses doutes, ses contraintes et l'exercice de sa liberté de marchand, puis de banquier.
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