"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Hermann Hesse (1877 / 1962) écrit Demian en 1919. Veut-il exorciser la guerre, lui donner un sens, une utilité ? Homme sensible et fragile, farouche individualiste souvent révolté, pacifiste mais néanmoins adepte de la résurrection par le chaos, on peut penser que cet espoir d'une renaissance après le cruel enfantement de 1914-1918 n'est pas étranger à sa pensée. Mais tout d'abord Demian est un roman, très germanique, de "formation", un "Bildungsroman" qui décrit la tourmente subie par l'enfant qui devient homme. Emil Sinclair (ES, le pseudonyme emprunté à un oncle lointain de HH et sous lequel il publiera ce roman) a 10 ans au début du livre. Il ne connaît de la vie que la face que ses parents lui ont laissé saisir, et qu'ils ont légitimement limitée au bien, au bon, au juste selon leur règles, empreintes de protestantisme assez rigide. Dans ce monde là il dispose de tous les repères utiles à sa conduite.
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