"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Lire la suite... Jean-Claude Guillebaud, Le goût de l'avenir
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Couverture en Noir-Blanc-Rouge : inquiétant symbole qui ne manque pas d'évoquer le risque que court un pouvoir qui ne fait pas son travail , donne "du temps au temps", même lorsqu'il a en main tous les atouts pour réussir une réforme que le peuple, par les élections du 21 avril 2002, lui a intimé l'ordre d'entreprendre.
C'est bien là la thèse de ce remarquable livre : Le 21 avril 2002, les français ont rejeté l'immobilisme destructeur de 20 ans dits "socialistes", où aucun des grands périls accumulés n'a été sérieusement abordé : éducation, santé et risque maladie, retraites,sécurité, défense, politique extérieure, justice entre autres.
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Si, d'ailleurs, la lecture de ce livre devait se faire comme celle d'un roman classique, il faudrait une très grande indulgence pour y voir une aventure plausible. Rien dans cet amour fou n'est humain, à la fois démesuré mais passif, précaire mais infrangible. Un amour rêvé ou au moins porté par le rêve de l'un et l'autre des amants. Un amour qui justement excède les capacités et les sens de l'homme et qui ainsi conduit à l'au delà, au grand tout ou plus rien ne se distingue d'autre chose.
On peut d'ailleurs, sans forcer le trait, voir dans la femme qu'aime Dao-Sheng une incarnation de Guanyin, le dieu de la compassion l'Avalokiteshvara du bouddhisme du Grand Véhicule. Elle n'est même que cela dans le roman, compassion et détachement, ce très étonnant mélange qui caractérise le bouddhisme et symbolise au fond assez bien la marche réelle du monde. Solidarité de tous les êtres, qui peut le nier, mais en même temps indifférence de cette marche du monde à leur sort..
D'une manière assez intéressante on assiste aussi au rapprochement de deux civilisations à travers la rencontre de Dao-Sheng et des jésuites évangélisateurs. Même si les voies sont distinctes on sent le désir de l'auteur de fusionner les fins. N'est-ce pas aussi le chemin de F. Cheng, aujourd'hui académicien, qui a si magnifiquement épousé notre culture sans oublier la sienne ? On lira par exemple son superbe livre "le Dit de Tianyi".
Rendons aussi justice à la poésie incomparable de ce récit dont les scènes, qui se déroulent à la fin de l'ère Ming (XVII ème siècle), font souvent penser au vide et au plein des peintures Song, chefs-d'oeuvre de l'art du non dit chinois. Poésie qui à elle seule justifierait déjà la lecture de ce livre brillant et sensible.
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