"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Sôseki (1867-1916) a écrit ces contes, très brefs, en 1909. Des contes ? Plutôt des pages de souvenirs, personnels, poétiques, presque ineffables parfois. Son remarquable talent en fait des moments précieux de plaisante lecture ... et relecture !
25 petits récits nous attendent, qui se fondent sur une impression, un souvenir, un événement minuscule, un sentiment fugitif. Ce n'est pas ici le temps qui fait bouger les choses, mais les choses éphémères qui donnent par leur fugacité un sens au temps. C'est un peu là l'esprit de l'Asie et surtout du Japon, une sorte de stoïcisme bouddhique, bien loin de notre frénésie productiviste de contrôle du monde par le contrôle du temps. Enfin, c'était, car notre puissante méthode a aussi conquis l'Asie. Une synthèse se fera peut-être un jour ?
Sôseki sait aussi remarquablement jouer avec la réalité ; il nous laisse souvent entre deux nuages, sans nous donner d'indication bien claire pour retrouver notre chemin. Merveilleuse illustration de l'impermanence des choses.
Tout cela se lit avec gourmandise et nous nous sentons infiniment proches de ce vieux Monsieur de plus de cent ans. C'est l'art d'un grand maître que d'être intemporel et universel à ce point. Un très beau livre.
25 petits récits nous attendent, qui se fondent sur une impression, un souvenir, un événement minuscule, un sentiment fugitif. Ce n'est pas ici le temps qui fait bouger les choses, mais les choses éphémères qui donnent par leur fugacité un sens au temps. C'est un peu là l'esprit de l'Asie et surtout du Japon, une sorte de stoïcisme bouddhique, bien loin de notre frénésie productiviste de contrôle du monde par le contrôle du temps. Enfin, c'était, car notre puissante méthode a aussi conquis l'Asie. Une synthèse se fera peut-être un jour ?
Sôseki sait aussi remarquablement jouer avec la réalité ; il nous laisse souvent entre deux nuages, sans nous donner d'indication bien claire pour retrouver notre chemin. Merveilleuse illustration de l'impermanence des choses.
Tout cela se lit avec gourmandise et nous nous sentons infiniment proches de ce vieux Monsieur de plus de cent ans. C'est l'art d'un grand maître que d'être intemporel et universel à ce point. Un très beau livre.
Editions Picquier poche (1999) - 140 pages
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Cet essai, très dense et très documenté, tente de cerner le rapport historique houleux entre Islam et Raison. Il constate qu'existe aujourd'hui une rupture entre ces deux concepts ; et même si, ponctuellement, l'histoire les a vus tenter de se rapprocher, il y a si longtemps que le souvenir en est à peu près mort, bien plus, d'ailleurs dans les pays musulmans qu'en Occident.
La dernière tentative de réintroduction de raison dans le monde de l'Islam a été un échec, du en partie aux choix politiques des régimes nationalistes et souvent marxisants de l'époque d'après-guerre. Le repli a suivi. Le livre 'Un siècle pour rien' abordait déjà cette question.
Ce n'est pas que de nombreux intellectuels musulmans ne se soient pas inquiétés du retard devenu abyssal de leurs pays : savoir, économie, santé ... Mais le poids des théologiens qui ont tout à perdre à l'ouverture à la réalité du monde freine toute réforme de cet immobilisme de la pensée. Leur conviction est que tout débat d'idée sur la loi religieuse est un crime et qu'il doit être empêché à tout prix. C'est pourtant dans ce débat, l'ijtihad, que l'auteur voit une issue. Peut-être, mais comment ?
Quant à l'argument d'Averroès, que la vérité est unique, qu'elle porte sur l'Islam ou sur les lois du monde sensible et donc que foi et raison ne sauraient entrer en conflit, il est certes très fort, mais pour ceux seulement qui acceptent un argument de ... raison !
Un livre passionnant et enrichissant, mais qui laisse, hélas, un sentiment de tristesse devant l'immobilisme pathologique d'une partie importante de notre humanité, fermée, en retrait, violente et blessée, sans rôle constructif dans l'histoire du monde qui se fait. Quel Prince Charmant, soufi, asiatique, chiite ou autre saura réveiller la Princesse ? Au fond, n'est-ce pas cela un messie ?
La dernière tentative de réintroduction de raison dans le monde de l'Islam a été un échec, du en partie aux choix politiques des régimes nationalistes et souvent marxisants de l'époque d'après-guerre. Le repli a suivi. Le livre 'Un siècle pour rien' abordait déjà cette question.
Ce n'est pas que de nombreux intellectuels musulmans ne se soient pas inquiétés du retard devenu abyssal de leurs pays : savoir, économie, santé ... Mais le poids des théologiens qui ont tout à perdre à l'ouverture à la réalité du monde freine toute réforme de cet immobilisme de la pensée. Leur conviction est que tout débat d'idée sur la loi religieuse est un crime et qu'il doit être empêché à tout prix. C'est pourtant dans ce débat, l'ijtihad, que l'auteur voit une issue. Peut-être, mais comment ?
Quant à l'argument d'Averroès, que la vérité est unique, qu'elle porte sur l'Islam ou sur les lois du monde sensible et donc que foi et raison ne sauraient entrer en conflit, il est certes très fort, mais pour ceux seulement qui acceptent un argument de ... raison !
Un livre passionnant et enrichissant, mais qui laisse, hélas, un sentiment de tristesse devant l'immobilisme pathologique d'une partie importante de notre humanité, fermée, en retrait, violente et blessée, sans rôle constructif dans l'histoire du monde qui se fait. Quel Prince Charmant, soufi, asiatique, chiite ou autre saura réveiller la Princesse ? Au fond, n'est-ce pas cela un messie ?
Editions Perrin (2006) - 240 pages
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Ce roman policier historique est une réussite, comme AG sait les tricoter, les "tisser" devrait-on dire dans le cas présent. La richesse de l'information, même romancée, l'intelligence du récit, tout concourt à faire de cette lecture un agréable moment.
L'intrigue tourne autour des raisons pour lesquelles manquent les dernières images de la tapisserie de Bayeux, images qui illustrent les derniers événements de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant au XIe. siècle. Plusieurs versions sont défendues par des forces encore vivantes, mais plutôt obscures. Laquelle est la version historique ? Lesquelles ne sont que des uchronies ? Quelques violences plus tard, nous le saurons presque ...
Les personnages sont bien campés, vivants et crédibles. L'histoire elle-même tient bien et repose sur un véritable travail historique, même si l' auteur affirme qu'il n'y a là que "fantaisie historique".
Un excellent roman, comme AG sait les proposer (voir "La dormeuse de Naples", ou "Une petite légende dorée", par exemple).
L'intrigue tourne autour des raisons pour lesquelles manquent les dernières images de la tapisserie de Bayeux, images qui illustrent les derniers événements de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant au XIe. siècle. Plusieurs versions sont défendues par des forces encore vivantes, mais plutôt obscures. Laquelle est la version historique ? Lesquelles ne sont que des uchronies ? Quelques violences plus tard, nous le saurons presque ...
Les personnages sont bien campés, vivants et crédibles. L'histoire elle-même tient bien et repose sur un véritable travail historique, même si l' auteur affirme qu'il n'y a là que "fantaisie historique".
Un excellent roman, comme AG sait les proposer (voir "La dormeuse de Naples", ou "Une petite légende dorée", par exemple).
Editions Grasset (2007) - 340 pages
Page 223 sur 314