Si je n'ai qu'une affection modérée pour l’œuvre de Philip Roth, je suis beaucoup plus sensible à celle de Joseph Roth, auteur du présent livre et d'autres, passionnants, sur la fin de l'Empire austro-hongrois. Le rapprochement est non seulement lié à une homonymie qui peut prêter à confusion, mais aussi parce que l'un comme l'autre y décrivent la fin d'un monde qu'ils voient se transformer ou disparaître sous leurs yeux. Avec une nuance : Joseph décrit ici la fin du monde juif d'Europe Centrale, mais garde un espoir incarné par l'Amérique, alors terre promise, quand Philip voit cette terre promise dévoyée, mais ne discerne aucune autre issue que la contemplation de son nombril. De plus, JR possède une profonde empathie pour ses personnages et constate, sans condamner ni surtout juger leurs illusions, leurs triomphes, leurs fourvoiements. Un livre touchant et d'une grande humanité.
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