Ce roman hongrois, écrit vers 1940 relate le dernier jour de l'existence de l'écrivain Gyula Krudy, mort en 1933 et dont un livre a fait l'objet d'une
fiche récente. En fait, il va bien au-delà, car s'il est une méditation sur les valeurs de GK telles qu'elles guidaient son comportement de grand écrivain dandy, un peu hors sol, elle est aussi une méditation sur ce qu'avait été la nation hongroise avant la guerre de 14, cadre du rêve existentiel de GK. Ce "monde d'hier", comme disait Zweig, qui avait fait de l'Europe, éblouie de liberté et de progrès, le centre du monde. Cette mise en perspective du concept de nation dépasse celui propre à la Hongrie pour poser simplement la question du contenu du mot et de son sens. Un très beau livre.