"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
A quarante ans, Lin Yutang (1895-1976), chinois ayant en partie vécu aux USA et en Europe, livre ici une sagesse de vivre puissante, fondée sur un humanisme positif, nourri de liberté et d'amour de la vie, qu'Epicure ou Montaigne n'eussent pas reniée.
Dans un style magnifique, ce roman est un dialogue imaginé entre un jeune philosophe et Werner Heisenberg, physicien nucléaire allemand (1901 - 1976), prix Nobel, dont le choix contesté d'être resté en Allemagne sous les nazis alimente la dernière partie de l'échange. Un livre remarquable qui ne tente pas de trouver des réponses à ce qui n'en a pas (on pense souvent à Furtwängler), mais donne matière à réfléchir.
Ne vous laissez pas impressionner par les quelque 800 pages de ce livre. C'est une oeuvre remarquable que vous quitterez avec regret. Alors, offrons une oblation à Qüyiriche, ce qui nous vaudra, peut-être un jour, les Tigres 2 ? Ces quelques lignes ne reprendront rien de ce qui a déjà été fort bien dit ailleurs, sur le parcours impressionnant de JMBDR, son érudition, ses talents et en particulier celui de conteur, que les hasards de la vie n'ont permis de découvrir de visu. Ce qui me parait utile est de dire et d'écrire ce que ce livre, noir et sans illusion sous une apparence de folle légèreté, évoque pour moi, au-delà de la révérence que l'on doit en tout état de cause à une oeuvre impressionnante et qui mérite qu'on le proclame.
Lire la suite... Jean-Marie Blas de Robles, Là où les tigres sont chez eux
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