"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce livre est plus qu'un magnifique roman dont le style, l'atmosphère et l'intrigue suffiraient, à eux seuls, à en faire un chef d'oeuvre. Il est d'abord une peinture attentive et lucide de la Vienne du tournant du siècle. Ville éblouie par sa capacité créatrice, en sciences, en art ou en littérature, qui, comme le disait S. Zweig dans "Le monde d'hier" ("C'était l'âge d'or de la sécurité" écrit SZ), pouvait croire sa gloire éternelle. Le rythme circulaire de l'action témoigne de cet immobilisme qui allait être mortel pour l'Empire. Chaque classe sociale y joue d'ailleurs sa partie, dans son registre.
La thèse de ce livre est que le national-socialisme allemand n'est pas un accident de l'histoire, mais résulte d'une longue évolution dont les racines remontent au 19e siècle et dans le romantisme germanique. C'est aussi une réponse à la question de fond : Pourquoi des millions d'allemands ont-ils répondu à l'appel de cette idéologie ?
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