Quel feu d'artifice ! Quelle imagination ! La forme de ce roman est d'une virtuosité qui éblouit, au risque de perdre un peu le lecteur. Et pourtant, je n'ai à aucun moment senti une empathie quelconque vis-à-vis des personnages, marionnettes du montreur se fauves qu'est Salman Rushdie. Nous sommes conviés à une sorte de "Marche de Radetzki" d'une famille que l'on rêve de ne jamais rencontrer et peut-être en parallèle de celle d'une Amérique qui s'enfonce dans la vulgarité, dans l'oubli de ses valeurs et qui perd sa respectabilité. De cela, SR souffre vivement en observateur distant, mais impliqué. Le livre reste cependant léger, pétillant même, mais sans réelle profondeur, au contraire de la vraie "Marche de Radetzki". Les acteurs de ce roman noir sont bien des fauves rares qui, pour moi, relèvent du cinéma ou d'un jeu vidéo, une écume que le temps disperse.
Lire la suite... Salman Rushdie, La Maison Golden