"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Cette fiction veut nous rendre lisible la "vraie" vie des Chinois de la révolution culturelle à nos jours. Le pari est certes réussi, mais à travers un livre trop long, souvent drôle, parfois fastidieux ou racoleur.
Comme l'immensité du Tibet, celle de la Taïga russe de l'est de la Sibérie est une révélatrice. La vraie vie (celle qui consiste a choisir entre deux parfums, Dior ou Chanel, par exemple) n'a pas cours là-bas. Les surcouches de civilisation s'effritent et laissent la statue interne de l'homme apparaître, dans ce qu'elle a d'essentiel. La morale elle-même n'est plus de mise si elle n'est qu'une convention. Seule reste celle qui s'est imprimée au fond de nous et qui colle à notre être. Notre cerveau limbique mène la danse, un peu gauchi par notre expérience. Et c'est sur cet homme là, pense AM, que peut se construire un monde, une autre vie. Proposition que je ne partage pas.
Au milieu du 19e siècle, un noble comte hongrois, Alexander Korvanyi, pour l'amour d'une femme, renonce à sa carrière militaire pour s'installer avec elle sur ses terres en Transylvanie. Convaicu de ses droits ancestraux, amoureux de sa terre, il découvre un univers de conflits ethniques violents, mêlés de sanglante piraterie. Le prix à payer pour se maintenir sera lourd et le monde qui change continuera, malgré tout, à changer. Un roman puissant, plein de parfums, de vent, de folie même au coeur de paysages magnifiquement mis en scène.
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