"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce bref roman islandais est l'histoire du désir d'un homme pour une femme, désir d'une grande violence, mais que d'autres pulsions, encore plus fortes, dominent. Et c'est aussi le rappel que le désir n'est pas l'amour...
Un homme âgé écrit à une femme, maintenant décédée, une lettre fiévreuse et sincère, mettant au clair ce qu'ont été les grands moments et les grands choix qui ont été les siens, face à un désir hors normes en intensité et en durée. Et qui, pourtant, n'ont pas abouti à un rapprochement de ces deux êtres et encre moins à leur sérénité, ni d'ailleurs à une inconsolable blessure romantique. En effet, ce roman n'est pas romantique, même s'il parle de passion. Il ne cherche pas non plus à dire la "morale".
Ce roman a été inspiré par la vie de Dmitri Chostakovitch (1906 - 1975). Même s'il s'agit d'une fiction, il reflète de façon vraisemblable le destin de ce compositeur qui a vécu dans l'enfer soviétique. Il est, à mes yeux, un des musiciens les plus profonds et des plus représentatifs du 20e siècle.
Dans son style direct et économe, MD trace là les grandes lignes d'une vie brève, consacrée à la peinture. Paula Becker (1876-1907) est encore largement méconnue en France, sans doute à tort, mais le sujet n'est pas là. La biographie est passionnante, car elle aborde le changement de société en cours que la guerre de 14 interrompra. Individualisme, place des femmes et de leur liberté, fin d'un monde de certitudes et en ordre, tout cela était déjà en germe.
Lire la suite... Marie Darrieussecq - Être ici est une splendeur
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