"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Comme l'immensité du Tibet, celle de la Taïga russe de l'est de la Sibérie est une révélatrice. La vraie vie (celle qui consiste a choisir entre deux parfums, Dior ou Chanel, par exemple) n'a pas cours là-bas. Les surcouches de civilisation s'effritent et laissent la statue interne de l'homme apparaître, dans ce qu'elle a d'essentiel. La morale elle-même n'est plus de mise si elle n'est qu'une convention. Seule reste celle qui s'est imprimée au fond de nous et qui colle à notre être. Notre cerveau limbique mène la danse, un peu gauchi par notre expérience. Et c'est sur cet homme là, pense AM, que peut se construire un monde, une autre vie. Proposition que je ne partage pas.
Au milieu du 19e siècle, un noble comte hongrois, Alexander Korvanyi, pour l'amour d'une femme, renonce à sa carrière militaire pour s'installer avec elle sur ses terres en Transylvanie. Convaicu de ses droits ancestraux, amoureux de sa terre, il découvre un univers de conflits ethniques violents, mêlés de sanglante piraterie. Le prix à payer pour se maintenir sera lourd et le monde qui change continuera, malgré tout, à changer. Un roman puissant, plein de parfums, de vent, de folie même au coeur de paysages magnifiquement mis en scène.
Ce livre est remarquable à deux points de vue. C'est d'abord une histoire de notre représentation scientifique de l'univers, des Grecs à nos jours et en particulier de la relativité et de la mécanique quantique pour ce qui concerne l'époque moderne. Mais c'est aussi l'exposé, aussi simplement présenté que possible, d'une des théories en cours d'étude et qui permettrait une étape supplémentaire du savoir, la gravité quantique. Ce qui ne signifie pas qu'une grande attention ne soit pas nécessaire pour sa lecture !
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