Peu de romans m'ont touché comme celui-ci. La musique classique lui sert de domaine de référence, sans que celui-ci suppose, à la lecture, une quelconque intimité avec cet art. Plusieurs personnages, en particulier deux violoncellistes très intriqués, vont y trouver le terrain de leur destin. Ils y rencontreront parfois la gloire, parfois l'échec et l'humiliation, mais ils auront cherché en eux-mêmes toutes les ressources qu'ils étaient en mesure de produire. Leur triomphe nous émeut autant que leur fragilité. Ils représentent un peu, dans cet effort extrême de dépassement d'eux-mêmes pour un but si difficile à définir, l'image incarnée de notre existence dont la transcendance informulable qui l'entoure obsède tant de penseurs et d'écrits et conduit tant de comportements, sublimes ou odieux.
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