"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8

Avec une écriture qui mélange à tout moment pensée et discours, VO nous offre un roman original par la forme et qui se lit facilement et avec plaisir.
Le fond n'a pas, pour moi, la même force. Les espèces humaines qu'on y croise sont des produits vaseux, parfois voyous et toujours jouisseurs, de la société post soixanthuitarde. Qu'il est donc difficile de s'en débarrasser ! Fainéants aux idées généreuses de gamins gâtés, ça boit, ça se drogue, ça rêve de dictateurs politiquement corrects ... et d'un monde impossible, mais désirable à leurs yeux, qu'il faut faire advenir à l'explosif.
Tout ça a le goût des répétitions et ennuie un peu. Il s'y greffe un décès dont l'explication est une pirouette amusante. L'enquête sur cette mort (violente ?) est la trame du roman qui, sans le ton personnel et attachant de VO, ne tiendrait pas. Un bon point, aussi : ce jeu de balançoire permanent entre le réel et le rêve que ce ton traduit si justement.
Un agréable moment de lecture.

Voici un livre remarquable, indien, mais qui, comme les plus grands, touche à l'universel. Son style vivant, incisif, le rend agréable à lire en dépit de sa taille.
L'histoire n'est pas celle que décrit la 4e de couverture, de personnages soi-disant dépouillés de leur culture. C'est l'histoire, au contraire, de personnages imprégnés de leur culture, mais qui, à tort ou à raison, souhaitent adopter les modes de vie (et non les "cultures'') de civilisations qui leur semblent plus propices à leur épanouissement dans la modernité, ou, plus simplement, leur font espérer sortir de leur misère.
Avez-vous envie de connaitre la vie quotidienne de cet Afghanistan dont on parle tant depuis le 11 septembre 2001 ? Pas de théorie ici, mais des vies, des faits, à peine romancés, rapportés par une Norvégienne qui y a vécu, au sein d'une famille "évoluée" de Kaboul et semble s'y être bien intégrée. Et si vous pensez que les hommes sont tous frères, épargnez-moi les vôtres.Page 238 sur 335