Sôseki (écrivain japonais mort en 1916) est frappé en 1910 d'une très grave hémorragie qui le laisse épuisé et dont son entourage pensait qu'elle allait le conduire à la mort. Il restera hospitalisé plusieurs mois, dans un état instable mais paisible, dont il sortira lentement.
C'est ce passage intime entre vie et mort, entre conscience et rêve qui est l'objet de ce court récit. Dès que ses forces le lui permettent il note ses sensations et, quelques mois plus tard, il commence à les rédiger et à les faire publier. Et, cadeau précieux, il insère entre ses notes des poèmes de style "chinois" et des "haikus" qui, mieux que les mots précisent l'état de son esprit .
C'est en fait une plongée dans un monde débarrassé des réalités aliénantes, une harmonie avec la nature, un détachement profond qu'il va vivre là. Pas d'intrigue, mais page après page un souvenir, un son, une image, un nuage vont parfaire cette expérience fusionnelle d'ouverture complète au monde. Bien entendu, le moi est parfois un peu obsédant, mais il est l'horizon.
Un livre étrange, sensible et original d'un des très grands écrivains japonais.
N.B.. : autres fiches
Haikus,
Botchan.