"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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MS nous livre encore un de ces cocktails bien à lui, fort et doux, que l'on déguste en attendant le prochain. Ses thèmes favoris sont à nouveau présents (cf : La face cachée de la lune ou Small World) : la perte d'identité d'un être, qui en souffre, et qui va consacrer son énergie à rassembler les morceaux de son moi dispersé et inquiétant. Et qui constatera qu'il n'y a peut-être pas qu'un moi, mais plusieurs, qui se recouvrent et se pénètrent. Et qui constatera aussi que l'oubli est parfois nécessaire.
Ici, c'est un choc à la suite d'une dispute qui aura créé une amnésie lourde. Peu à peu, comme le dit joliment MS, des îlots de mémoire vont émerger de l'océan d'oubli. Tout au long de cette quête nous rencontrons des personnages , bouées ou boulets, toujours bien dessinés et crédibles. MS, comme dans Small World, fait au passage un bien vilain portrait du monde industriel, portrait plutôt caricatural. Un compte à régler ?
Une remarque, en passant. Tant que le personnage principal se contente de la réalité telle qu'elle se révèle à chaque instant, il nage dans l'illusion. Ce sont les références acquises dans sa vie passée qui lui donnent la mesure des choses. N'en est-il pas de même pour nous tous, à chaque instant, qui avons souvent envie de trouver des "vérités" absolues, immédiates et éternelles ?
L'intrigue est en tous cas remarquablement menée, certes un peu embrouillée parfois, mais efficace. Le lecteur a envie de tourner la page suivante pour comprendre.
Encore un très beau livre !
Ici, c'est un choc à la suite d'une dispute qui aura créé une amnésie lourde. Peu à peu, comme le dit joliment MS, des îlots de mémoire vont émerger de l'océan d'oubli. Tout au long de cette quête nous rencontrons des personnages , bouées ou boulets, toujours bien dessinés et crédibles. MS, comme dans Small World, fait au passage un bien vilain portrait du monde industriel, portrait plutôt caricatural. Un compte à régler ?
Une remarque, en passant. Tant que le personnage principal se contente de la réalité telle qu'elle se révèle à chaque instant, il nage dans l'illusion. Ce sont les références acquises dans sa vie passée qui lui donnent la mesure des choses. N'en est-il pas de même pour nous tous, à chaque instant, qui avons souvent envie de trouver des "vérités" absolues, immédiates et éternelles ?
L'intrigue est en tous cas remarquablement menée, certes un peu embrouillée parfois, mais efficace. Le lecteur a envie de tourner la page suivante pour comprendre.
Encore un très beau livre !
Editions Points P1118 (2002) - 373 pages
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Ce roman est une longue méditation sur le pouvoir. Le cadre en est la Chine du 8ème siècle, sous les "Tang", où le pouvoir suprême échoit à une femme, fait inouï. Elle jouira de ce pouvoir tout en en faisant un usage plutôt favorable à son peuple. Mais elle aura bien du mal à accepter d'abord sa solitude, puis son vieillissement et le nécessaire transfert de ce pouvoir vers d'autres mains. Nous sommes en Chine, c'est vrai, mais cet attachement à la puissance, surtout quand elle a réussi, est bien universel.
Comme dans tout bon roman, il y a plusieurs niveaux de lecture, le premier étant celui d'un roman historique bien documenté sur cette Cité Interdite , centre du monde civilisé de l'époque. Intrigues, débauches, cruautés utiles ou non, fastes et incantations, tout est là pour un dépaysement réussi dans un monde raffiné.
Mais c'est aussi une belle et longue réflexion sur la difficulté d'exercer le pouvoir, même si tout est réuni en une main. C'est aussi un rappel de la rareté des hommes (ou des femmes, comme ici) capables d'en faire un usage utile au peuple. Le pouvoir absolu rend alors encore plus veules ceux qui le sont déjà, comme le furent les empereurs incapables qui tentèrent de succéder ou de renverser l' "Impératrice". C'est aussi une illustration de ce que soutiendra Machiavel plus tard, à savoir que l'exercice du pouvoir oblige à franchir les lois de l'humanité "civile". C'est d'ailleurs ce qui isole tant son détenteur.
Un excellent roman, doublé d'un livre qui, sans pédanterie, nous promène dans un univers fascinant. Une réussite.
Comme dans tout bon roman, il y a plusieurs niveaux de lecture, le premier étant celui d'un roman historique bien documenté sur cette Cité Interdite , centre du monde civilisé de l'époque. Intrigues, débauches, cruautés utiles ou non, fastes et incantations, tout est là pour un dépaysement réussi dans un monde raffiné.
Mais c'est aussi une belle et longue réflexion sur la difficulté d'exercer le pouvoir, même si tout est réuni en une main. C'est aussi un rappel de la rareté des hommes (ou des femmes, comme ici) capables d'en faire un usage utile au peuple. Le pouvoir absolu rend alors encore plus veules ceux qui le sont déjà, comme le furent les empereurs incapables qui tentèrent de succéder ou de renverser l' "Impératrice". C'est aussi une illustration de ce que soutiendra Machiavel plus tard, à savoir que l'exercice du pouvoir oblige à franchir les lois de l'humanité "civile". C'est d'ailleurs ce qui isole tant son détenteur.
Un excellent roman, doublé d'un livre qui, sans pédanterie, nous promène dans un univers fascinant. Une réussite.
Editions Le livre de poche 30149 (2003) - 436 pages
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Il faut absolument lire ce livre et méditer son contenu. Il aborde, avec la verve habituelle de CA, des sujets qui font mal, ou qui, plutôt sont des révélateurs de ce que nous sommes en train de vivre.
Les sujets ? Les OGM, les cellules souches, les menaces climatiques et telluriques, l'amiante etc. Non qu'il propose des solutions clé en mains ; il s'en défend d'ailleurs. Mais il ouvre à chaque fois des pistes qui toutes relèvent d'un point de vue sur le monde pour lequel j'ai le plus grand respect.
Les sujets ? Les OGM, les cellules souches, les menaces climatiques et telluriques, l'amiante etc. Non qu'il propose des solutions clé en mains ; il s'en défend d'ailleurs. Mais il ouvre à chaque fois des pistes qui toutes relèvent d'un point de vue sur le monde pour lequel j'ai le plus grand respect.
Lire la suite... Claude Allègre, Quand on sait tout, on ne prévoit rien
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