"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Le scandale de la liberté
L'image habituelle de Georges Sand (1804-1876) est sérieusement, et heureusement, mise en question par ce remarquable livre. C'est d'ailleurs presque une déclaration d'amour de l'auteur à la romancière ! C'est en tous cas la révélation de la personnalité exceptionnelle de GS.
Une première remarque tient au cercle d'hommes et de femmes que GS a su réunir par ce qu'il faut sans doute appeler son charme. Elle fut l'amie, l'amante souvent, de tout ce qui avait un nom à son époque : Flaubert, Musset, Mérimée, Marie Dorval, Vigny, Liszt, Chopin entre autres. Son charme, qui n'est pas évident dans les portraits et photos que l'on a d'elle, devait donc émaner de ce que l'image ignore : son regard, ses gestes, mais aussi et surtout son esprit. Et si JB a réussi quelque chose, c'est bien de nous faire ressentir ce charme. On quitte, comme lui, ce livre en peine à la mort de GS.
Une seconde remarque concerne l'implication politique de GS, capable à la fois d'analyse et d'enthousiasme, mais sachant aussi dire non quand trop, c'est trop. Elle désapprouvera par exemple le fanatisme suicidaire de la Commune de Paris, en dépit de son républicanisme qu'elle affiche rouge.
Elle avait cet instinct de liberté qui a caractérisé certains grands penseurs du XIX ème siècle, comme Tocqueville ou Romain Rolland, et elle savait combien la mise en cause de la liberté est une injure à l'espèce humaine. Femme du XIX ème siècle, sa voie était étroite. Et, comme tous ceux qui donnent plus de valeur aux actes qu'aux opinions, elle savait aller au delà des mots et payer de sa personne.
Sa vie, infiniment riche et pleine voulait prendre autant que donner et nous semble, aujourd'hui encore, un modèle d'exigence et de liberté indépendante. N'est-elle pas aussi la première femme écrivain à avoir vécu de sa plume ?
Un très beau livre, plein d'une profonde nostalgie que ressentent en particulier ceux qui, comme moi, pensent que la mort de GS coïncide avec le début du déclin irréversible de l'Europe dont l'Allemagne et la France, en détruisant ou en chassant leurs élites depuis 130 ans, ont la responsabilité.
Une première remarque tient au cercle d'hommes et de femmes que GS a su réunir par ce qu'il faut sans doute appeler son charme. Elle fut l'amie, l'amante souvent, de tout ce qui avait un nom à son époque : Flaubert, Musset, Mérimée, Marie Dorval, Vigny, Liszt, Chopin entre autres. Son charme, qui n'est pas évident dans les portraits et photos que l'on a d'elle, devait donc émaner de ce que l'image ignore : son regard, ses gestes, mais aussi et surtout son esprit. Et si JB a réussi quelque chose, c'est bien de nous faire ressentir ce charme. On quitte, comme lui, ce livre en peine à la mort de GS.
Une seconde remarque concerne l'implication politique de GS, capable à la fois d'analyse et d'enthousiasme, mais sachant aussi dire non quand trop, c'est trop. Elle désapprouvera par exemple le fanatisme suicidaire de la Commune de Paris, en dépit de son républicanisme qu'elle affiche rouge.
Elle avait cet instinct de liberté qui a caractérisé certains grands penseurs du XIX ème siècle, comme Tocqueville ou Romain Rolland, et elle savait combien la mise en cause de la liberté est une injure à l'espèce humaine. Femme du XIX ème siècle, sa voie était étroite. Et, comme tous ceux qui donnent plus de valeur aux actes qu'aux opinions, elle savait aller au delà des mots et payer de sa personne.
Sa vie, infiniment riche et pleine voulait prendre autant que donner et nous semble, aujourd'hui encore, un modèle d'exigence et de liberté indépendante. N'est-elle pas aussi la première femme écrivain à avoir vécu de sa plume ?
Un très beau livre, plein d'une profonde nostalgie que ressentent en particulier ceux qui, comme moi, pensent que la mort de GS coïncide avec le début du déclin irréversible de l'Europe dont l'Allemagne et la France, en détruisant ou en chassant leurs élites depuis 130 ans, ont la responsabilité.
Editions Points Essais 253 - 570 pages
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Il faut aimer le style discursif et souvent subtil de P. Quignard pour apprécier ce livre écrit en 1986.
L'intrigue, elle, est mince. C'est le détail qui arrête, la description pleine de finesse des êtres et des situations qui séduit. Il faut communier avec cette vision sensible de l'auteur pour trouver matière à son plaisir. J'avoue avoir eu parfois du mal à poursuivre..
Un exemple de ces réflexions qui arrêtent le lecteur attentif : " Je suis un être que tout ce qu'il a vécu hante" (p.281) nous avoue l'auteur. Il est vrai que cette infirmité obsédante détruit tout, l'amour, l'amitié ou même le sens de sa propre vie. Car sans l'oubli de ses haines, de ses peurs ou de ses désirs c'est en effet un enfer qui s'ouvre, sans pardon, sans distance, sans répit. Le roman reflète bien cela en toile de fond.
Citons aussi la relation du narrateur avec une vieille dame originale, aux traits un peu forcés, mais attachante. Une vraie amitié pétrie de respect mais aussi de cette attente fine de l'autre.
Un livre qui ressemble souvent à une oeuvre musicale, une polyphonie littéraire, en sorte, pour amateurs éclairés.
L'intrigue, elle, est mince. C'est le détail qui arrête, la description pleine de finesse des êtres et des situations qui séduit. Il faut communier avec cette vision sensible de l'auteur pour trouver matière à son plaisir. J'avoue avoir eu parfois du mal à poursuivre..
Un exemple de ces réflexions qui arrêtent le lecteur attentif : " Je suis un être que tout ce qu'il a vécu hante" (p.281) nous avoue l'auteur. Il est vrai que cette infirmité obsédante détruit tout, l'amour, l'amitié ou même le sens de sa propre vie. Car sans l'oubli de ses haines, de ses peurs ou de ses désirs c'est en effet un enfer qui s'ouvre, sans pardon, sans distance, sans répit. Le roman reflète bien cela en toile de fond.
Citons aussi la relation du narrateur avec une vieille dame originale, aux traits un peu forcés, mais attachante. Une vraie amitié pétrie de respect mais aussi de cette attente fine de l'autre.
Un livre qui ressemble souvent à une oeuvre musicale, une polyphonie littéraire, en sorte, pour amateurs éclairés.
Editions Folio 1928 - (1986) - 433 pages
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Ce livre est paru en 1912, mais Romain Rolland (1866-1944) avait commencé son écriture en 1901. C'est donc une oeuvre de longue haleine qui aura compté pour l'auteur, où il a voulu, à travers un roman, communiquer sa foi (il utilisera lui même ce terme dans sa préface de 1931) dans la fraternité humaine. La guerre de 1914 allait être une épreuve bien lourde, pour lui particulièrement, en raison de son amour de la culture allemande. Il fallait à cette époque une certaine force de caractère pour l'affirmer !
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