"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Conversations avec Elisabeth Lévy
Ce livre est obèse : trop de pages, trop de mots, trop de néologismes, trop d'excès en tout. Or, j'ai la faiblesse de penser que pour être efficace, la présentation d'une thèse doit être concise. L'incontinence verbale dont PhM fait preuve, bien que souvent contenue par EL, dessert l'intention du pamphlet.
C'est dommage, car ce qu'il dit vaut la peine d'être lu et médité, en dépit de ses débordements de langage. Si résumer est trahir, trahissons : Notre civilisation, riche, s'est construite depuis les années 50 autour d'une protection et d'un accompagnement accru du citoyen. Qui peut s'en offenser ? Mais hélas à un prix qui devient lourd que PhM résume par une infantilisation des hommes de moins en moins responsables de leurs actes devant leur destin, qui cesse ainsi de leur être propre. La "grande mère" sociale pourvoit à tout ou presque.
Un vieux fou de poésie et en particulier du recueil "Manyô-shû" entre pour ainsi dire dans son rêve poétique à la suite d'un choc. Il aspirait à un monde plus naturel, moins raisonnable, plus sensible, un monde à l'image d'un long "Haïkaï"; il va maintenant le vivre comme un délire heureux, à la fois auteur et acteur de son mirage, jusqu'à ...
Il faut tout le talent d'Inoue pour nous embarquer dans cette impensable aventure. K., notre héros, ne part pas seul. Il embarque dans son arche sa petite fille, modèle de pureté innocente, une jeune femme fugueuse ramassée par hasard et le chauffeur de l'arche, ou plutôt du taxi qui les véhicule. Et nous aussi, enfin presque. Chacun dans ce quatuor apporte sa contribution et l'affaire se déroule fort bien, quelque temps.
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