"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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La politique internationale des USA mérite plus que les invectives habituelles, qui traduisent au mieux de "bons sentiments", mais surtout une ignorance de la situation du monde et en particulier de celle des USA. Sans que cela soit une approbation.
Ce livre apporte en moins de 100 pages un panorama synthétique des forces politiques américaines que le 11 septembre n'a pas créées, mais révélées. C'est pour les mettre en oeuvre que Bush avait été élu ; le drame a levé les hésitations et rassemblé le pays. Elles transcendent aujourd'hui le clivage démocrates/républicains.
Ce livre apporte en moins de 100 pages un panorama synthétique des forces politiques américaines que le 11 septembre n'a pas créées, mais révélées. C'est pour les mettre en oeuvre que Bush avait été élu ; le drame a levé les hésitations et rassemblé le pays. Elles transcendent aujourd'hui le clivage démocrates/républicains.
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Ce livre est un court texte philosophique sur le bonheur. Mais que ce mot de philosophie ici ne rebute personne ! Le propos est limpide, direct, proche de nos pensées et préoccupations quotidiennes. Il est écrit dans un style simple et clair, sans effet de manche. Il traite de ce qui est, sans doute, une des attentes les plus profondes des hommes : être heureux, ici et maintenant, dans une vie où la souffrance est sans cesse derrière la porte. Alors, ouvrons-la avec précaution. Epicure disait "La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse". Il me semble que ce court traité y aide. Suivons-le un instant.
Le bonheur, d'abord, un mot dangereux. Il faut le comprendre ici comme un état, aussi stable et permanent que possible, qui nous laisse pressentir la joie toute proche. Rien à voir avec une exaltation, un plaisir, un moment de triomphe. Ils y contribuent éventuellement, mais sont par nature fugitifs, et ne sont ni stables, ni permanents. Il faut comprendre et ressentir cela avant d'aller plus loin. Un "nirvana", une "extase mystique" pour monsieur tout le monde qui a un travail, des enfants et un percepteur, mais qui pour autant ne renonce pas à faire un pas vers une certaine sérénité, ferme et assurée.
Alors que nous dit l'auteur ? Pour l'essentiel, que l'espoir ni l'espérance ne sont des amis fiables, et qu'un pas vers la sagesse consiste à ne pas s'y réfugier, mais à vivre mieux le présent. Pourquoi ? L'espoir est d'abord l'enfant de l'ignorance. Qui pourrait espérer ce qu'il sait déjà ? Espérer, c'est aussi désirer sans avoir, sans profiter, sans jouir. Frustration, non ? Enfin espérer c'est aussi reporter l'action, ne pas agir. Alors de ce trio d'ignorance, de frustration et d'impuissance, qui peut dire qu'il nous aide à trouver le bonheur ? Le remède ? Réduire la part de l'espoir, de la croyance, de la foi, ce qu'il appelle désespérer, au bénéfice d'un engagement dans le présent, dans ce qui dépend de nous et non dans ce qui n'en dépend pas. C'est désirer ce qui est à portée de notre pouvoir, comme rendre heureux notre entourage, aimer, apprendre pour savoir, agir selon notre devoir, vivre le plaisir sain. Ce n'est pas repousser le désir (comme le bouddhisme) mais lui donner le champ du présent et de ce qui est à notre portée. C'est une leçon de modestie intellectuelle qui s'oppose évidemment aux envolées mystiques. C'est aussi un retour vers une philosophie d'usage commun, selon l'esprit des grecs.
Pour être tout à fait juste, il me semble qu'il n'est ni possible ni même souhaitable de tout à fait fermer la porte à l'espoir, l'attente de ce que l'on ignore. Toute la recherche scientifique part de ce moteur d'inquiétude positive. Je suis depuis longtemps convaincu de la stérilité et de la nocivité de la foi mystique ; je reste cependant adepte de l'espérance qui me porte à comprendre mieux le monde pour mieux agir.
Le bonheur, d'abord, un mot dangereux. Il faut le comprendre ici comme un état, aussi stable et permanent que possible, qui nous laisse pressentir la joie toute proche. Rien à voir avec une exaltation, un plaisir, un moment de triomphe. Ils y contribuent éventuellement, mais sont par nature fugitifs, et ne sont ni stables, ni permanents. Il faut comprendre et ressentir cela avant d'aller plus loin. Un "nirvana", une "extase mystique" pour monsieur tout le monde qui a un travail, des enfants et un percepteur, mais qui pour autant ne renonce pas à faire un pas vers une certaine sérénité, ferme et assurée.
Alors que nous dit l'auteur ? Pour l'essentiel, que l'espoir ni l'espérance ne sont des amis fiables, et qu'un pas vers la sagesse consiste à ne pas s'y réfugier, mais à vivre mieux le présent. Pourquoi ? L'espoir est d'abord l'enfant de l'ignorance. Qui pourrait espérer ce qu'il sait déjà ? Espérer, c'est aussi désirer sans avoir, sans profiter, sans jouir. Frustration, non ? Enfin espérer c'est aussi reporter l'action, ne pas agir. Alors de ce trio d'ignorance, de frustration et d'impuissance, qui peut dire qu'il nous aide à trouver le bonheur ? Le remède ? Réduire la part de l'espoir, de la croyance, de la foi, ce qu'il appelle désespérer, au bénéfice d'un engagement dans le présent, dans ce qui dépend de nous et non dans ce qui n'en dépend pas. C'est désirer ce qui est à portée de notre pouvoir, comme rendre heureux notre entourage, aimer, apprendre pour savoir, agir selon notre devoir, vivre le plaisir sain. Ce n'est pas repousser le désir (comme le bouddhisme) mais lui donner le champ du présent et de ce qui est à notre portée. C'est une leçon de modestie intellectuelle qui s'oppose évidemment aux envolées mystiques. C'est aussi un retour vers une philosophie d'usage commun, selon l'esprit des grecs.
Pour être tout à fait juste, il me semble qu'il n'est ni possible ni même souhaitable de tout à fait fermer la porte à l'espoir, l'attente de ce que l'on ignore. Toute la recherche scientifique part de ce moteur d'inquiétude positive. Je suis depuis longtemps convaincu de la stérilité et de la nocivité de la foi mystique ; je reste cependant adepte de l'espérance qui me porte à comprendre mieux le monde pour mieux agir.
Editions Librio (2000) - 56 pages
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Ce roman hongrois paru en 1987, profondément original, a reçu le prix "Femina" en 2003.
La narratrice, une femme de lettre, va faire l'éprouvante expérience de l'incapacité à trouver les gestes qui lui permettraient de vivre pleinement son affection intense pour une vieille femme, qui pourtant partage ce sentiment. Elle ne passera pas cette "porte" transparente mais infranchissable qui la sépare d'une amitié qu'elle pressent, simple, partagée, où les mots n'ont plus besoin d'être dits pour être compris. Elle en souffre au point de s'y épuiser et d'en perdre presque la tête et en tous cas la santé. C'est pour moi cette tendresse qui n'aboutit pas qui fait toute la valeur de ce roman.
Il faut dire que l'objet de cette amitié est une dame d'un caractère d'acier trempé, plutôt imprévisible et emporté. Les mots peu amènes fusent dès qu'elle ne se sent pas comprise. Mais qui pourrait la comprendre ? Sans tout à fait quitter le réel, le raisonnable, son esprit s'engage souvent si loin que plus un seul de ses amis ne la suit. Sa solitude poignante prendra d'ailleurs une tournure tragique vers la fin de ses jours.
Si on accepte dans ce récit le personnage extravagant de la vieille dame, sans être irrité par sa stature souvent bien artificielle, alors on aura devant soi un merveilleux roman, éblouissant d'originalité.
Un petit regret, cependant (est-ce le texte original hongrois ou la traduction ?) : les phrases hachées comme un discours pas toujours cohérent fatiguent un peu. Est-ce pour mieux éprouver la peine profonde de la narratrice et son épuisement progressif ?
La narratrice, une femme de lettre, va faire l'éprouvante expérience de l'incapacité à trouver les gestes qui lui permettraient de vivre pleinement son affection intense pour une vieille femme, qui pourtant partage ce sentiment. Elle ne passera pas cette "porte" transparente mais infranchissable qui la sépare d'une amitié qu'elle pressent, simple, partagée, où les mots n'ont plus besoin d'être dits pour être compris. Elle en souffre au point de s'y épuiser et d'en perdre presque la tête et en tous cas la santé. C'est pour moi cette tendresse qui n'aboutit pas qui fait toute la valeur de ce roman.
Il faut dire que l'objet de cette amitié est une dame d'un caractère d'acier trempé, plutôt imprévisible et emporté. Les mots peu amènes fusent dès qu'elle ne se sent pas comprise. Mais qui pourrait la comprendre ? Sans tout à fait quitter le réel, le raisonnable, son esprit s'engage souvent si loin que plus un seul de ses amis ne la suit. Sa solitude poignante prendra d'ailleurs une tournure tragique vers la fin de ses jours.
Si on accepte dans ce récit le personnage extravagant de la vieille dame, sans être irrité par sa stature souvent bien artificielle, alors on aura devant soi un merveilleux roman, éblouissant d'originalité.
Un petit regret, cependant (est-ce le texte original hongrois ou la traduction ?) : les phrases hachées comme un discours pas toujours cohérent fatiguent un peu. Est-ce pour mieux éprouver la peine profonde de la narratrice et son épuisement progressif ?
Editions Viviane Hamy (2003) - 280 pages
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