"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce livre a le mérite de nous donner à réfléchir sur la carrière singulière de Bernard Arnault, dont le parcours a été spectaculaire, et comme tel, sujet à commentaires.
Il semble avoir reçu un accueil moyen, sans doute en partie à cause de la difficulté que certains lecteurs auront à comprendre les montages ou les enjeux financiers et de pouvoir décrits ici. Si ces montages étaient simples, tout le monde l'aurait fait...
Ce bref roman, écrit en 1936, mélange avec bonheur une aventure trépidante et un mystère qui renforce notre désir d'en savoir plus à chaque page. Tout l'art du suspense !
Deux hommes que tout distingue, voient leurs destins se croiser dans des circonstances difficiles au début du 18ème siècle. Là, un incroyable échange d'identité va se réaliser liant irréversiblement leurs sorts jusqu'à ce que la mort les unisse si totalement qu'ils ne seront plus qu'un dans la mémoire des hommes. En dire plus serait trahir l'intrigue qui mérite d'être découverte pas à pas et savourée.
La première réussite de ce livre est son écriture, simple, pleine d'allant qui le rend facile et agréable.
La seconde est l'usage de l'étrange, de l'incroyable qui accompagne et conforte les situations. Rien d'arbitraire ou de gratuit. L'intrigue s'articule dans le fantastique, mais l'histoire elle-même est totalement réaliste et parfois même émouvante, comme dans tout bon roman.
Un excellent moment à passer !
En 1922 Albert Londres (1884 - 1932) écrit, suite à un reportage en Asie, ce court livre sur le Japon, le Viêt-nam et l'Inde. Ce livre mérite encore la lecture, et ce pour deux raisons principales.
D'abord il est remarquablement écrit, avec ce qu'il faut d'humour et de détachement, mais aussi d'observations intelligentes, pratiques, directes et qui révèlent l'incroyable talent d'observateur d'AL. Sa lecture est un plaisir sans tache.
Ensuite, il reste d'une très grande actualité pour ceux que l'Asie concerne.
Son court exposé de la civilisation japonaise, par exemple, est un chef d'oeuvre qui en dit plus long et surtout plus large que les innombrables traités ethno-philosophiques dont nous sommes régalés de nos jours. Je me souviens de la révélation qu'avait été pour moi le livre "Chrysanthemum and the Sword" de Ruth Benedict écrit en 1946. Et bien, AL, en 1922, avait déjà tout dit ou presque dans ce livre. Ce qui frappe chez lui, c'est cette capacité à nous faire vivre ses observations qui ne sont jamais des concepts ethnologiques déshumanisés. Ses japonais restent des hommes, non des objets, un peu différents de nous, mais avec qui il faut d'abord aller boire un verre, bavarder et rire. Des hommes, quoi...
Les même remarques valent pour sa vision de l'Inde partagée entre l'idéalisme suicidaire mais populaire (populiste ?) de Gandhi et le pragmatisme efficace de ceux qui feront l'Inde moderne. Et cela en 1922 !
Un beau moment est l'interrogation que fait AL sur la colonisation française au Viêt-nam. Déjà en 1922 les signes d'un désir d'identité sont évidents, ce qui n'entraînait pas alors un rejet formel des français. Que de chances gâchées !
Un livre intelligent et agréable à lire. Rare !
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