Ce livre part d'une citation et d'un constat." La politique c'est le goût de l'avenir" disait Max Weber. Le constat c'est que nous avons un peu perdu ce goût en donnant au présent et pour le fonder, au passé, un poids excessif. Nous vivons l'instant, aussi bien que possible, sans vouloir perdre une miette de notre fugitif intérêt immédiat au bénéfice de constructions politiques futures et plus incertaines. Non d'ailleurs parfois sans une grande mauvaise foi, comme en témoignent les actuels débats de société sur retraite, assurance maladie etc. La défense des droits acquis, au mépris de toute autre considération, est-ce autre chose ? Le corporatisme des enseignants ou des fonctionnaires, est-ce bien différent ? Et la montée de pensées comme le bouddhisme, fixées sur l'instant, ne couvrent-elles pas la même désillusion du lendemain qui ne chante pas vraiment ?
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