"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Le Kailash, au Tibet, est l'axe du monde, le mont Meru, pour les grandes religions asiatiques. Ce récit de voyage va nous y conduire et nous faire partager la ferveur des pèlerins de toutes origines, mais surtout bouddhistes, qui en font le tour à pied avec un équipement précaire, à une altitude qui atteint près de 6000 mètres.
Un roman dur, excessif, qui se repaît de la schizophrénie des hommes et de leurs sociétés, ici dans le monde arabe, pour les dénoncer. Mais au nom de quoi et de quelle idéologie ? On peut tout craindre, car l'indignation n'est qu'une attente, facile à partager, mais que le pire peut remplir si intelligence, expérience et caractère ne prennent pas le pouvoir.
Ce court roman de 1954, d'un humour irrésistible, imagine un avatar de notre regrettée 4e République : un roi, pour faire face à une crise, dont elle était coutumière. Son bref passage au pouvoir est un condensé des moeurs institutionnelles de ce régime des partis dont nous ne sommes pas tout à fait débarrassés, malgré De Gaulle.
Tout va s'y retrouver. Des discours idéologiques grandioses aux jeux politiques de couloir, des promesses mort-nées aux copinages inavouables, des luttes de pouvoir aux aimables retours d'ascenseur. Et surtout l'inconstance de la foule des citoyens : "des veaux" disait le grand Charles.
Bien entendu, rien n'est très crédible là-dedans, mais on s'amuse vraiment, d'un bout à l'autre. Notre pauvre roi, choisi bien malgré lui, va fort maladroitement jouer son rôle. Son tort aura été d'y avoir cru un instant... La faune politique aura vite sa peau.
A chaque page, on pourrait trouver un fait, un comportement qui pourraient se retrouver inchangés dans le monde politique professionnel d'aujourd'hui. Cela contribue à l'actualité de ce livre, juste et drôle. Une réussite que les éditeurs ont bien tort de bouder : on ne le trouve plus que d'occasion.
Page 151 sur 321