"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Un excellent polard, bien ficelé, prétexte à un cours gratuit sur l'art de la pêche à la mouche en Franche-Comté. Et en prime, une ballade dans les sous-bois et les rivières de cette belle région.
Ce livre suit un autre, " Autopsie d'une truite", qui m’avait séduit. Celui-ci donne aux mêmes personnages l'occasion d'une nouvelle aventure, peut-être mieux ficelée que la précédente. L'intrigue est classique : l’appât du gain conduit parfois les hommes à oublier la loi... Ce fil, très bourgeois, générateur de haines familiales indélébiles, permet à l'auteur de nous en proposer ici une nouvelle version.
Mais, là comme dans le précédent roman, c'est le chant de la rivière, les bruissements de la nuit ou le ciel qui se couvre qui vont retenir notre attention et notre intérêt. PK sait remarquablement nous faire partager son amour de son pays. Chaque page est un hymne à cette vie que les citadins oublient, mais qui était la structure même de cette France rurale, pratiquement disparue. Seules nos lois, notre morale gardent encore ce parfum de ruralité en voie d'oubli.
Cette sensibilité à la nature et à ses lois intimes conduit aussi PK à constater les dégâts faits par notre actuelle civilisation au monde où nous vivons. Sans doute les truites et les ombres en souffrent au point de disparaître, mais nous aussi, sans toujours en être conscients. Ce rappel intelligent et sensible me semble valoir mille fois les prêches écolo-idéologiques à la mode. Là sont les vraies questions, la preuve de notre insouciance. Il est sans doute plus facile et plus payant de jouer l'inquisiteur sur les gaz à effet de serre que de s'occuper des vrais problèmes...
Un très beau livre, sensible et agréable à lire.
Nous avons tous en nous, bien caché, un autre nous-mêmes, plus audacieux, plus naturel, moins policé, qui nous fascine et nous inquiète, mais surtout nous éloigne de ce que nous voudrions être (paraître?). Kornel est ce double de l'auteur, un écrivain hongrois (1885-1936).
En une vingtaine de nouvelles brèves, nous allons faire la connaissance de ce double séduisant et un peu pervers. Pas toujours très régulier ni très honnête, Kornel. Mais on l'imagine sourire aux lèvres, sans scrupule, séduisant et sûr de lui. Tout ce que nous savons que nous ne sommes pas ; nous avons des principes, une éducation, une morale. Lui est la nature brute, pas encore façonnée par l'éducation.
Mais au fond de nous, protégé par nos refoulements, Kornel est là. Comme un négatif de ce que nous sommes aux yeux du monde, il est là, caché, mais bien présent. Et nous agissons en ayant toujours reçu son avis, que nous l'ayons sollicité ou non. Obéir à ses chefs, aider quelqu'un, prendre des responsabilités, s'engager, etc. pousse Kornel à réagir souvent cyniquement. Conscient et inconscient ? La lutte de l'individu face au citoyen ? Sans doute. Mais il n'y a qu'une façon d'être un individu et mille d'être un citoyen...
Il me semble que ce Kornel est précieux, comme un recours face aux excès de « Big Brother », à ce monde qui réduit notre sphère privée en peau de chagrin. Face aussi aux excès des gourous que notre siècle produit à la pelle, comme l'avait fait le précédent : racisme d'Etat, communismes pourvoyeurs de famines et de goulags, religions fanatiques, écologisme mystique, etc. Il va nous falloir un Kornel-Dionysos musclé pour nous rappeler nos instincts, notre nature, face à ces tsunamis. Non sans risque, certes !
Mais n'oublions pas que ce livre est avant tout un recueil remarquable de nouvelles, une très agréable lecture, qui se suffit à elle-même. C'est déjà beaucoup !
L'auteur écrit ici un livre bref et simple, mais dense, sur un sujet difficile et objet de controverses, que le récent rapport du GIEC de septembre 2013 vient encore de réactiver.
Rappelons d'abord quatre points au cœur du débat :
Le réchauffement du climat est avéré.
Toutes les conclusions du GIEC pour en comprendre le mécanisme reposent sur des modèles informatiques. Or, leurs prédictions ne s'écartent-elles pas de l'observation sur les 15 dernières années ?
On ne conteste plus aujourd'hui que l'homme par son activité (essentiellement le CO² produit), augmente la quantité d'énergie solaire retenue par la terre. Mais la conséquence climatique réelle est incertaine. La climatologie est une science en évolution.
Les responsables politiques et économiques, au nom, justement, de cette responsabilité, se refusent jusqu'ici à lancer des programmes considérables extrêmement coûteux souhaités par certains.
Lire la suite... Jacques Peter, Contenir le réchauffement climatique
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