"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Montaigne fait partie de ces gens avec qui on a envie de passer plus qu'un été, lorsqu'on le connaît un peu ! Ce petit livre, en 40 brefs chapitres explicatifs d'extraits des "Essais", offre à tous l'occasion de se familiariser simplement avec cette pensée exceptionnelle et encore si vivante.
Le texte transcrit une série de 40 émissions de France Inter, diffusées pendant l'été 2012. La pensée de Montaigne y est donc présentée avec une volonté de simplicité, de clarté. Non que son abord soit difficile, mais souvent la langue est un obstacle, autant que la forme de la phrase, qui n'est pas sans influence sur son contenu.
Je pense (mais ce n'est pas l'avis de tout le monde) que cette pensée doit être dégagée de la difficulté de cette langue française en gestation de la fin du 16e s. qui caractérise les "Essais", pour qu'on en saisisse toute la valeur immuable. Ce qui demande un réel effort de traduction. J'ai apprécié en son temps celle de Guy de Pernon, qui rend cette lecture simple et sans risque de contresens.
Chacun des 40 chapitres donne lieu à un commentaire explicatif d'extraits, rendant ainsi Montaigne familier, sans lui retirer sa pertinence ni l'originalité de sa philosophie de la vie de l'honnête homme. Une philosophie simple, applicable, sans esprit de système et parfaitement actuelle.
La pratique de ce petit livre, à lire et relire bien au-delà d'un été, devrait être courante dès la maternelle (supérieure, peut-être) et en tout cas bien avant les livres sectaires dont on abrutit les enfants. On peut rêver même qu'il donne le goût de lire le livre original des "Essais"...
Si vous voulez faire tomber votre reste d'optimisme, il y a mieux que notre gouvernement actuel : ce roman, noir, cruel, déséquilibré. Pourquoi tant d'amertume ?
Une femme américaine, Holly (quel nom !) mal dans sa peau, va, pendant une journée vivre dans l'oeil du cyclone qui finira par l'emporter. Son repas de Noël est un fiasco : rien n'est prêt, les invités se décommandent bloqués par la neige, sa fille si belle, douce et sage l'envoie balader à tout propos, sa belle-mère a un malaise cardiaque en chemin, son mari n'est pas là, etc.
Ca, c'est la façade. Un peu longuette et répétitive, d'ailleurs. L'ennui guette. Mais on nous fait deviner qu'au-delà de cette façade, le pire est en marche derrière les portes fermées et au bout des couloirs sombres de l'esprit. Et le pire est pire que pire, comme nous l'apprendrons à la fin.
Pourquoi tant d'horreur ? Si nous avions là un de ces romans fantastiques où tout est dans la nuance, l'atmosphère, le rêve, l'inquiétude mal cernée, je dirais "pourquoi pas ? ". Mais nous sommes dans le quotidien trivial où les carottes sont moisies, l'aspirateur n'est pas à côté de la table de ping-pong et autres révélations, dont je vous avoue qu'elles m'assomment.
Ah, je suis injuste : nous avons un grand portrait psychologique d'une démente que la vie écrase. Comment pourrait-on vivre en ignorant que le monde qui nous cerne est si fragile et effroyable ? En étant conscient que raconter de telles blessures n'est pas, pour moi, une recette de vie.
Et surtout en écoutant une sonate de J. S. Bach et en caressant son chat.
En 1600, l'inquisition romaine condame Giordano Bruno à périr brulé vif. Cette biographie montre comment aucune conciliation ne fut possible entre un esprit fou de liberté intellectuelle et une institution convaincue d'être gardienne de l'ordre du monde, l'Eglise.
Précisons d'abord que ce livre fait le choix de se concentrer sur un Bruno philosophe, épris de cosmologie et passe sous silence la part plus sulfureuse de son personnage ( hermétisme, divination, métempsycose, etc. ). Or cette part semble avoir contribué lourdement à sa condamnation.
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