Ce roman possède une forme littéraire empreinte de curiosité érudite, légère et insouciante des fins, qui m'a ravi. Pas de précipitation à faire vivre une intrigue, il n'y en a pas. Le temps du monde ne s'écoule plus, l'Eden n'est pas loin. Même nous, lecteurs habitant le siècle, sommes piégés par les allées, multiples jusqu'à l'infini, qui composent la carte de ce récit d'une considérable richesse. Pour l'unité, sans laquelle le marécage aurait guetté, une trame est fournie par la Seine, de sa source au Havre. S'y ajoute la référence récurrente à un livre peu connu, en abyme. Un avertissement : si votre ego redoute d'être pris en flagrant délit d'inculture, ne lisez pas ce livre qui vous mortifiera. Et si cela vous indiffère, pensez quand même à disposer à portée de clavier d'un bon moteur de recherche. La récompense est sur la route. Un livre qu'on ne doit pas lire, mais relire.
Lire la suite... François Sureau, L'Or du temps