"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Un livre agréable, mais qui aurait avantageusement fait l'objet d'une nouvelle de 50 pages pour lui donner la densité qu'il n'a pas.
A la fin de la 1re guerre mondiale, un jeune héros, suite à des comportements délictueux, attend d'être jugé, seul, dans une prison militaire quasi déserte. Un juge militaire, désabusé, l'interroge. Il devient son psychanalyste et va l'aider à reprendre main sur sa vie. Peut-on y croire ?
Autre personnage clé, le chien qui a accompagné pendant la guerre le jeune héros en souffrance et, comme un contrepoint, accompagne sa vie. Quitte à la lui compliquer, parfois. Il est là, devant la prison et attend. Il a un collier rouge...
Et puis, au fond, au loin, la femme, la mère, origine du trouble psychanalytique de notre héros. Ah, les femmes...
Le style de JCR est très beau, facile, coulant. Mais il est ici, à mes yeux, au service d'une intrigue très linéaire, rebondissant aussi mal qu'une bille de plomb. En faire un roman aurait sans doute nécessité beaucoup plus de travail sur les lieux, les personnages, le passage du temps. Dommage...
Un sujet brûlant traité superficiellement : la désagrégation voulue des valeurs qui constituaient notre identité nationale. De bonnes constatations, mais trop de mots et pas assez de poids aux affirmations qui les accompagnent. Une plume qui voudrait déplacer une montagne.
Si l'univers est infini, qui, dans un livre fini par nature, peut tout dire ? Et qui, de plus, peut en faire une synthèse, elle aussi finie ? Mais, comme rien ne m'arrête, je vais quand même tout ( quelle blague...) vous dire. On y va ?
Page 141 sur 321