"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8

L'auteur offre ici une lecture d'un Montaigne proposant (entre autres) de réconcilier chez l'homme social sa parole et ses actes en faisant de son corps et de son âme les pierres de touche de ce travail. Si Montaigne nous parle encore si bien, c'est peut-être aussi grâce à cette audacieuse modernité ?
Montaigne est en effet le témoin actif d'un siècle tourmenté où les guerres de religion rendent béant l'écart, par exemple, entre la parole d'amour du dogme chrétien et les actes de meurtre de ses fidèles. Il n'est certes pas le premier à ressentir cet intolérable fossé. La réforme avait proposé de le réduire en rapprochant le fidèle de la parole divine. De même, Machiavel, en politique, encourage la fin de l'hypocrisie où la parole des dirigeants est dissociée de leurs actes.

Ce court récit tente de nous faire partager une partie de la philosophie bouddhiste en nous plaçant dans la peau d'un personnage, Simon, qui est la "réincarnation" de l'oncle du sage bouddhiste Milarepa. EES en profite pour nous faire partager l'apport qu'a eu cette religion sur sa vie et sur son rapport au monde.
Comme Saint Augustin, Milarepa eut une jeunesse qui lui donna l'expérience du mal. Rien de tel pour savoir ensuite de quoi on parle ! Avec une grande habileté de romancier, EES nous raconte tout cela à travers les yeux d'un jeune homme de notre temps, oncle de Milarepa et son pire ennemi.

Ce roman policier est prétexte à une promenade chez les luthiers, chez les experts et les commissaires-priseurs qui vivent de leurs produits, sans oublier les intermédiaires qui animent cet univers, ni les collectionneurs pas toujours raisonnables. Belle découverte !
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