"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
CL est le réalisateur du film immense Shoah. Ce roman autobiographique est l'histoire de son mûrissement conscient et inconscient et transcende les joies et les peines d'un homme intelligent, vivant au coeur du Paris d'après-guerre.
En dépit de sa taille, ce récit est passionnant du début à la fin, même si les convictions et les enthousiasmes de CL sont parfois restés pour moi tellement subordonnés à une vision idéalisée du monde, qu'il est bien difficile de toujours les partager.
Ce roman, généreux et optimiste, appelle de ses voeux une réconciliation des peuples algériens et français, au delà de l'histoire tourmentée récente. Nous le souhaitons tous, mais les conditions nécessaires sont-elles là ?
L'intrigue porte sur le destin (les destins, plutôt !) des Harkis. Ceux-ci ont intégré les rangs de l'armée française en Algérie, espérant y trouver de quoi vivre, là où la misère endémique sévissait. Peut-être aussi désapprouvaient-ils la violence et les exactions du FLN ? Le roman le laisse entendre, parfois.
Lire la suite... Hacène Rabah Bouguerra, La Forfaiture du Corbeau
Une moderne "Belle au Bois Dormant" va recevoir la grâce de l'éveil d'un Prince de la paléobotanique. Le Bois, c'est Montsouris (enfin, presque) et la Belle a le sommeil plutôt profond. Quant au Prince, il lui faudra sacrifier ce qu'il croyait être le fil de son destin pour mériter sa Belle. On n'a rien sans rien... Mais il le fait avec simplicité, avec facilité même. Un joli rêve.
Le parc Montsouris est le lieu focal de ce roman. Ses allées, ses plantes (cryptogames ou phanérogames, mais si !) sont, au fond, un terrain de méditation sur les voies de la fortune, allez, osons, de la sérendipité. Il y faudra quelques médiums humains bienveillants pour que le sens de sa quête se révèle après que le hasard (?) d'une photo perdue ait mis en branle la voie nouvelle du fatum du Prince. Rassurez-vous, il va être à la hauteur du défi.
Ce roman est sympathique et agréable, bien écrit, tout en douceur, même si, parfois, un peu de technicité paléobotanique sonne étrangement et confère au récit une petite distance savante. Rien de grave, pourtant. C'est l'occasion d'apprendre quelque chose, bande d'ignorants ! Enfin, je parle pour moi.
Et puis, mon âme d'enfant adore les histoires qui finissent bien, dans un monde nettoyé d'effets spéciaux et de grands sentiments verbaux. Vous aussi ? Alors, n'hésitez pas, ce roman vous plaira.
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