"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Fiches de lectures, critiques de livres, personnelles et subjectives !
Inscrivez-vous ici pour recevoir l'annonce des nouvelles fiches de lectures
- Détails
- By livres-et-lectures.com
On ne peut qu'être séduit par le style magnifique de JMLC. Il nous accompagne tout au long de ces nouvelles, dont les dernières sont sans doute les plus originales.
Peut-être, même, ce beau style dépasse-t-il parfois l'attente du lecteur, particulièrement dans les premières nouvelles où une sobriété de la phrase m'aurait paru plus en adéquation avec l'intrigue.
Mais ce décalage s'estompe en avançant dans le livre, quand plus de rêve, plus d'imagination exotique emplissent les nouvelles, les fantaisies, comme dit l'auteur. Essayez, par exemple de raconter votre vie (rêvée !) d' araignée dans un style de charretier ! La magie disparaîtrait et la dérision s'installerait, ce qui ne serait pas du tout dans le style de JMLC.
Deux des dernières nouvelles (Bonheur et Personne) sont à mon avis, celles qui expriment le mieux ce que JMLC est capable de nous proposer comme voyage subtil hors de l'espace et du temps, dans une coque de déraison, flottant sur un lit de raison, au-delà de toute frontière.
On peut avoir, parfois, le sentiment d'être piégé par la beauté du verbe. Mais, pourquoi pas ?
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Comme le canon "Fanfan" qui tire un peu court, il manque à ce livre une issue crédible à son intrigue policière pour atteindre sa cible. Mais, quel voyage intime, vivant, dans le Cadix du début du 19e siècle, assiégé par les troupes de Napoléon !
Evacuons d'abord le point faible. APR nous met l'eau à la bouche, le sang, devrais-je dire, avec une série de meurtres qui paraissent liés aux canonnades des Français. Il n'en sortira pas (et nous non plus) sauf à se contenter d'une pirouette quasi new-age qui ne convaincra personne et laisse un sentiment de trou d'air dans l'imagination de l'auteur.
En revanche, le roman tient par plusieurs aspects remarquables. La marine, ici à voile, est un domaine dont APR sait parler en connaisseur et avec un effet de présence que chaque lecteur ressentira. La vie dans Cadix assiégée, son insouciance, réelle ou feinte, sa vie mondaine, ses rites sociaux et religieux, son économie, sont des sujets traités ici de manière passionnante. N'oublions pas non plus cette plongée dans l'existence peu avenante des troupes, plus ou moins mercenaires et prédatrices et dans les souffrances qu'elles subissent et font subir. J'espère aussi que vous vous réjouirez, comme moi, devant la passion du beau coup de notre capitaine d'artillerie français ! Sans trop partager les angoisses de notre policier espagnol, têtu et fantaisiste et quelque peu intellectuel.
Mais ce qui m'a particulièrement attaché ici est cette constante "fin d'une époque" qui traverse le roman, à l'image des "Buddenbrook" de Thomas Mann. Chacun des personnages se meut dans un monde qui se termine et en ressent l'effet dans sa vie, ses affaires, ses amours. La marine, la guerre, l'économie, le commerce, la vie sociale, le rôle des femmes, la police, les croyances, etc., tout cela est bouleversé et est bouleversant pour ceux qui le subissent. Ce roman se situe en effet au coeur de ce tsunami porté par les idées universalistes des "Lumières" (et les armes) de ce 18e siècle qui vient de se terminer.
Alors, même si, comme moi, vous trouvez ce roman parfois long, traînant, faseyant, devrais-je dire, ne le lâchez pas en route ; il vous récompensera.
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Avoir été un cancre et s'en être sorti est un privilège que le professeur DP cherche à partager avec les cancres qu'il a sous son autorité. Et tout ce livre cherche à montrer que, pour certains, c'est possible, si la manière est bonne.
Ce livre est agréable à lire, d'un style coulant, prouesse remarquable sur un sujet difficile et peu chatoyant. C'est une succession d'anecdotes, d'histoires vécues, de souvenirs, mélangeant le ressenti sombre du cancre à l'espoir (optimiste ?) du maître qui a vécu cette désespérante situation à titre personnel.
Page 162 sur 314