"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Fiches de lectures, critiques de livres, personnelles et subjectives !
Inscrivez-vous ici pour recevoir l'annonce des nouvelles fiches de lectures
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Le roman n'est qu'un prétexte, agréable, à un contact vivant avec ce peuple, avec sa misère et le poids d'une tradition qui ne date pas des talibans. L'Islam vécu là bas (mais est-ce bien différent en Afrique ou au Moyen-Orient, par exemple ?) est un prétexte pratique et synthétique à mettre en forme dans le sens le plus négatif ce poids de la tradition. Il est ici le ciment de l'immobilisme, de la contrainte, du mépris des femmes, de l'égo surdimensionné des hommes et surtout d'une société sans institution où le pouvoir personnel paresseux, violent et irresponsable en tient lieu. Une vraie bonne religion monothéiste ... Nos penseurs titulaires diraient une "culture".
L'Afghanistan n'avait jamais été riche, mais il vivait et avait un espoir, jusqu'à ce qu'il devienne l'enjeu de la chute du communisme. Son sacrifice n'aura pas été vain, mais est-ce une consolation ? Il en est resté dévasté, ruiné et les descriptions du livre font peine. Allez, par exemple faire un tour dans ce grand hôtel de Kaboul, sorte de refuge triste et sombre des rares étrangers de passage. Le départ des Russes et leur remplacement par les talibans ont achevé la dégradation du pays. Plus rien ne marche, pas même l'Etat, dont l'autorité ne s'étend pas au-delà du bras tendu de Monsieur Karzaï.
Le sort des femmes, sortes d'esclaves domestiques, est remarquablement décrit dans le livre. Bien sûr, nous voyons cela avec notre propre tradition. On peut cependant penser, et j'en suis, que la dignité d'un être se forme à travers sa liberté. Et le sort de ces femmes soumises aux caprices d'un petit chef est infâme, car il les avilit et les empêche d'atteindre leur pleine humanité. Mais n'oublions pas que les femmes françaises n'ont eu le droit de vote qu'après la guerre de 40 et n'ont pu ouvrir un compte chèque personnel que dans les années 60 ...
Ce livre, qui porte la marque du réel, est agréable à lire, simple et touchant. Bon voyage !
- Détails
- By livres-et-lectures.com
La seconde guerre mondiale racontée à travers les archives du Quai d'Orsay
Entre les accords de Munich (29/9/38) et le procès de Nuremberg (1/10/46), les services diplomatiques des pays en guerre ont échangé des millions de notes avec leurs gouvernements et différents correspondants, essayant de comprendre ce qui était à l'oeuvre, tentant de prévoir ce qui pouvait advenir, proposant parfois des actions.
Ce livre exceptionnel est un choix de certaines de ces notes, accompagné de brefs commentaires de PJR. Il nous offre ainsi les faits tels que, à l 'instant de leur avènement, les diplomates et leurs correspondants les percevaient, sans le recul que nous avons, ou que nous croyons avoir aujourd'hui. Nous sommes ici les "voyeurs'' d'une histoire qui se fait, ou plutôt, qui s'est faite. Il est exceptionnel, car nous disposons là des commentaires d'hommes supposés au courant des affaires du monde et au coeur de l'action.
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Ce livre, sensiblement iconoclaste et plein d'humour pose une question désagréable et difficile : qu'est-ce qui constitue la force (et donc la faiblesse) des hommes dans leurs conflits ?
Désagréable, elle l'est par tout ce que nous savons sans vouloir nous l'avouer : notre richesse, notre confort nous permet de rêver d'un monde où, à l'usage de la force brute, viendraient se substituer d'autres moyens pacifiques de règlement des conflits et de l'affirmer comme une vérité universelle. Mais nous savons, tout en voulant l'oublier, que la religion, la morale laïque, la justice ne s'imposent qu'à ceux qui se les imposent à eux-mêmes.
Lire la suite... Marc Défouneaux, Force des armes, force des hommes
Page 218 sur 314