"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Le style de BD est direct, simple, construit sur des phases courtes, tournées vers l'action. Cela rend la lecture du roman agréable, même si le sujet (l'obéissance à des ordres inhumains) n'est pas fait pour l'être.
C'est, au fond, un roman sur la "banalité du mal", pour reprendre une expression qui a eu un certain succès. Le mal, ici, est la complaisance du "héros" à son métier de policier politique, qui attend de lui des actes départis d'humanité.
DD montre bien comment, du jeune juriste, va peu à peu naître le policier sans âme, machine de précision au service d'idéologies successives. Car il servira aussi bien la France de Pétain que celle de De Gaulle, et finira sa carrière dans les honneurs.
Il n'est d'ailleurs pas un cas unique et les portraits qui traversent le livre valent à eux seuls sa lecture. Certes, il s'agit d'une fiction et non d'un livre d'histoire. Il est cependant permis de supposer, au vu de la documentation qui a servi de référence, que l'histoire réelle ne doit pas être bien différente.
Au-delà du roman, agréable à lire et qui contribue à éclairer une époque (deux, devrais-je dire...), se pose bien entendu la question de fond : qu'aurions-nous fait à la place de ce salaud ordinaire ? Le mythe de l'homme naturellement bon me parait un idéalisme dangereux et il est bien difficile de ne jamais hurler avec les loups. Cela ne suffit certes pas à bâtir une éthique, mais ne jugeons pas trop vite. Bien et mal ? N'est-ce pas souvent l'un qui fait naître l'autre ? C'est la maitrise de leur équilibre qu'il faut atteindre, plutôt que se voiler la face ou se payer de mots. Comme en beaucoup de choses, l'excès est le pire danger et c'est surtout de cela qu'il faut savoir se garder.
Une lecture très intéressante.
Ce livre indispensable veut, sans passion, faire comprendre à un lecteur "normal", ce qui relève d'une démarche scientifique et ce qui n'en relève pas, en dépit des gesticulations des imposteurs. Il va sans dire que la méthode scientifique est celle qui a conduit à l'accroissement de savoir et de pouvoir sur le monde qui fait la puissance fascinante de notre civilisation occidentale... ce qu'on a, parfois, un peu tendance à oublier.
Lire la suite... Michel de Pracontal, L'imposture scientifique en dix leçons
Un polard alerte, truculent, ça aide à regarder passer les nuages lourds de cette fin d'été baveux. Si en plus tante Julia vous apporte le petit remède qu'elle a toujours sur elle, le monde prend un sens. N'est-ce pas ?
Comme ne le dit pas l'Ecclésiaste, " si ton chien tire la langue, fais-le soigner". Mais pour les ogres, c'est DP qui le dit, il y a une rive qui, lorsqu'elle est franchie efface le chemin du retour. Ah, si c'était aussi simple...
Mais même si l'intrigue, un peu croquignolesque, manque de vous laisser partir aux champs deux ou trois fois, restez sur le chemin. Il est parfaitement carrossable, plein d'humour, de jeux de mots, d'allusions pas trop voilées, de coups pendables. On ne s'ennuie pas. Et l'idée du "saint" Bouc Emissaire, autant que ses oeuvres, vaut qu'on s'y arrête.
Bonnes vacances.
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