"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Lin Yutang nous apporte ici la suite de son premier tome (Enfances Chinoises), avec la même sensibilité et le même souffle. Le récit se termine par l'effroyable conquête japonaise, qui va le contraindre à quitter son pays. Mais il conserve sa foi dans ses valeurs (sa terre chinoise et la cellule familiale) et conserve son optimisme et sa confiance.
Tout ce qui a été dit pour Enfances Chinoises peut être répété ici et en particulier sa conviction que la molécule familiale est un élément-clé d'une civilisation équilibrée et paisible. La substitution de l'individu à la cellule familiale (ou à tout autre lien : politique, religieux, national, etc.) qui a lieu chez nous, mais aussi en Chine aujourd'hui pourrait bien lui donner raison. Que reste-t-il aujourd'hui aux hommes, comme lien autre que l'intérêt personnel, pour construire leur société ? Quelle utopie délirante ne vont-ils pas construire, puisque l'on sait qu'un retour en arrière serait encore pire ?
Un point mérite particulièrement notre attention dans ce livre : la sauvagerie japonaise dans sa conquête de la Chine. Nous le savions, mais c'est si loin ! LY montre d'une manière touchante et crédible ce qui s'est passé et les drames humains que cette invasion a provoqués. Certes, les Japonais n'ont pas l'exclusivité. Il suffit pour s'en convaincre de visiter le musée de la bombe A d'Hiroshima, ou de lire les récits des bombardements au phosphore de Dresde ou Hambourg. Sans oublier Auschwitz.
Pour conclure, insistons sur le coté paisible de ce roman en dépit de ce qui y est exposé et sur la richesse humaine et la sagesse qui en émanent. Une grande réussite.
Voir également du même auteur : "L'Importance de vivre".
Cet essai expose la multiplicité des influences réciproques des civilisations les unes vis-à-vis des autres au cours de l'histoire récente et le métissage des idées et des concepts qui façonnent les sociétés réelles. Il met aussi en évidence le manque de pertinence des concepts de "guerres de civilisations" ou des fondamentalismes qui cachent la réalité sous des dogmes.
Lire la suite... Jean-Claude Guillebaud, Le commencement d'un monde
Pendant un quart de siècle, la relation de Gaulle (DG)-Pétain (P) a structuré l'histoire de France. Pas celle du monde, en revanche, que les histoires internes de la France vaincue irritaient plutôt.
Les deux hommes partagent une vision assez proche de la stratégie militaire au début des années 20. Rôle de l'artillerie, rôle de l'aviation, rôle du mouvement, importance de la mobilité, etc. Cela ne suffira pas à faire évoluer la stratégie française, qui, jusqu'à la défaite de 40, sera fondée sur l'attaque par l'infanterie.
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