"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Avec un humour décapant, mais sans méchanceté, B&L nous dressent un portrait haut en couleur d'un ministre des Affaires Etrangères que chacun reconnaît pour être de Villepin. La valeur de cette BD est dans le caractère universel du portrait, qui pourrait aussi bien être celui de chefs d'entreprises, d'artistes, etc. dont l'ego gonflé à exploser est aussi leur planche de salut.
Vous aimez les ombres, les revenants, les morts-vivants, les maisons hantées, tout cela dans le tourbillon d'une affaire rocambolesque et foisonnante dont le fil de l'histoire n'est pas toujours celui d'Ariane ? Jetez-vous dans la lecture de ce roman, ce conte policier pour adultes encore tendres.
Il vous faudra gravir près de 650 pages pour sortir (après bien des dégâts !) du labyrinthe où CRZ nous promène avec une certaine délectation. Les personnages surgissent un peu comme les têtes de l'Hydre de Lerne. Affûtez votre mémoire, si vous ne voulez pas prendre l'un pour l'autre ! Un vrai roman russe, avec la texture espagnole de feu et de sang.
L'histoire se déroule dans Barcelone, ce qui retiendra l'attention de ceux qui connaissent bien la ville. Dans certaines éditions, on livre un petit guide de "Promenades dans Barcelone de l'Ombre du Vent". Bonne idée.
L'intrigue, ou plutôt les intrigues, emboîtées les unes dans les autres se déroulent sur un fond modulé par les troubles sociaux et politiques de l'Espagne devenue franquiste de fraîche date. Les excès, les violences, la désintégration interne, conséquence de ces moments tragiques de guerre civile, sont propices à des situations exceptionnelles que le livre exploite bien.
Pour autant, il me semble qu'en dépit de ses qualités, ce livre est trop long. Mais, après tout, il y a aussi de longues soirées où il n'est pas mauvais de se perdre dans les ennuis des autres pour oublier les siens...
C'est plus un conte qu'un roman. Spectres, magie, pactes infernaux, prouesses physiques, glorification de bons sentiments, etc. On peut aimer. On peut aussi s'y trouver en apesanteur. Surtout si on a perdu son âme d'enfant...
Le livre est facile à lire et agréable. De plus, il est bref.
Mais se laisser emporter dans le rêve par le grand avatar maritime de Lucifer, qui veut son pacte donnant donnant, il faut être aimable lecteur. Il faut aussi être conquis d'avance pour croire aux extraordinaires exploits d'apnée qui nous sont contés.
Et toute cette magie aurait eu grand besoin du talent de Maupassant pour nous convaincre que de telles choses peuvent, dans un glissement insensible du réel, avoir leur poids de vraisemblance.
Si vous ne risquez à peu près rien à lire ce livre, l'inverse est aussi vrai.
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