"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8
Ce livre est une déception. J'espérais y trouver la réflexion d'un ''insider'' sur la place du nucléaire et les questions économiques, sociétales et politiques qu'il pose. Je n'y découvre qu'un bréviaire, bien pensant et en ligne avec la mode, sur le devoir de réduire les émissions de C02.
En dépit des anathèmes et des débats presque violents sur le rôle de l'homme et du CO2 qu'il émet, rien de prouve aujourd'hui que cette émission est la cause des changements climatiques. Les scientifiques (pas ceux qui se proclament tels, mais les vrais) sont divisés, ce qui est normal en période de recherche. De plus, la proportion de ceux qui pensent cette hypothèse fausse, est en croissance. Ce sont les médias, pour vendre, et des hommes publics, souvent heureux d'avoir un rôle, qui ont transformé cette recherche en une série de dogmes religieux, dont ils sont les grands maîtres de l'église.
Alors, que A.L enfourche le CO2 pour justifier le nucléaire est soit stupide, ce que je ne crois pas, soit de mauvaise foi.
Stupide, car si les années qui viennent montrent que l'hypothèse CO2 humain est fausse, alors sa plaidoirie se retourne contre le nucléaire si c'est la seule raison de le choisir.
Mauvaise foi, peut-être, en utilisant un argument douteux pour valoriser le nucléaire, le temps que dure cette religion. Mais, qui serait dupe ?
Ce sacrifice aux idées du jour me semble en total décalage avec les responsabilités d'AL dans des produits dont l'horizon stratégique des décisions dépasse 50 ans.
Le nucléaire passe ici de l'anathème écolo à une pauvre ruse mal ficelée. Il mérite mieux que cela ! Un livre inutile, complaisant et superficiel.
L'auteur, d'origine syrienne, était lui-même un homme du désert, un Badawi (Bédouin). Sa propre histoire est à l'origine de ce roman, sensible et doux, qui raconte un exil douloureux et destructeur.
Notre jeune Badawi a la chance d'avoir une tête bien faite et un fort caractère. Tout en mesurant à sa valeur sa vie de jeune bédouin (et aussi en en souffrant, car souvent traité de "paysan"), il prend conscience que le monde est plus vaste que sa sphère d'origine.
Ses relations distendues et chaotiques avec sa famille vont l'inciter à se focaliser sur l'école et le succès qu'il y rencontre. Il deviendra ingénieur, spécialiste des hydrocarbures et devra exercer son métier loin de sa terre natale et de son premier amour. L'exil est impitoyable : souffrance du déchirement, mais conscience d'un impossible retour.
Au-delà de cette intrigue, simple et touchante, qui suppose une expérience personnelle de cette situation, il me semble, le lecteur aimera cette promenade dans le sable, sous le soleil, en compagnie d'un tel guide.
Un très agréable roman.
Ce catalogue, édité à l'occasion d'une exposition au musée Cernuschi (18/09/2009 - 3/01/2010), porte sur un ensemble de statues, essentiellement du 5 et 6e siècle, provenant du Shandong, au nord-est de la Chine.
Ce catalogue semble mériter une attention particulière pour plusieurs raisons.
D'abord, ces statues représentent, à mes yeux, un moment exceptionnel de la statuaire chinoise et particulièrement celle réalisée à l'époque des Wei du Nord (386-534). Le catalogue, dont l'impression est exemplaire, apporte une représentation fidèle de ces pièces.
Ensuite, les textes qui ont été retenus donnent au lecteur une occasion de saisir les chemins pris par cette apparition d'un art bouddhique original en Chine, qui venait de s'ouvrir à cette pensée en pleine évolution. Ils apportent aussi les références utiles à la compréhension, plus générale, du bouddhisme chinois.
Enfin, l'histoire de la découverte de ces statues est étonnante à elle seule !
Mais, bien entendu, rien ne vaut la visite ...
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