"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce court ensemble de deux textes prend la défense de la discipline historique, en face d'une histoire que certains veulent écrire par des lois, dans la meilleure tradition totalitaire et liberticide. Lois Gayssot, Taubira, Mekachera, etc. Et l'école publique a enfourché le dragon...
Lire la suite... Pierre Nora et Françoise Chandernagor, Liberté pour l'histoire
Voici encore un livre de MS (écrivain hongrois, morte en 2007), plein de charme et de sensibilité. C'est un hymne à l'imaginaire d'un enfant, l'auteur, qui plante dans sa solitude joyeuse et libre, le décor imaginé de sa vie.
Chaque objet, chaque animal, chaque être humain deviennent des personnages dans la tête fertile de la jeune MS. Les concepts eux-mêmes prennent vie, comme les mots ou les sentiments. La très grande culture de MS y contribue.
Il faut reconnaître que le gène du rêve était bien implanté chez les membres de sa famille ! Son père, par exemple, devant un paysage que MS trouve beau, lui en fait cadeau. Tout est suggestion, jeu de l'imaginaire. Au fond du vieux puis interdit grouillent les mille formes de son imagination sans borne.
Elle ne s'ennuie jamais dans sa solitude. Nous non plus, devant le charme étrange et prenant de ce beau livre. Signalons au passage une très belle traduction !
Ce discours de Renan, publié en 1869, puis révisé en 1882 veut rendre à la nation son sens, son originalité historique et conceptuelle. En 35 pages, c'est une leçon magistrale, d'une exemplaire clarté.
Un hymne au progrès social.
C'est aussi un acte de foi et un manifeste de la confiance placée par Renan dans cette raison "douce", qui a été l'apanage de la pensée française et qui lui fait entrevoir l'espoir d'un progrès social. C'est l'affirmation d'une pensée qui n'hésite pas à dire : "ma vision est un progrès ; elle est supérieure à ce qui a été accepté jusqu'ici." Les corbeaux du relativisme actuel n'étaient pas encore nés.
La nation : un lien social nouveau.
Ce que dit Renan est qu'une nation n'est pas une société fondée sur les clans familiaux, les races, les langues, les religions ou la géographie. Elle se place au dessus. Elle est "la possession en commun d'un riche legs de souvenirs et le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis".
Face à la menace allemande, riche d'une première victoire, dont la société, embrumée de romantisme, se construisait sur le concept de race, de sang pur, on comprend mieux l'urgence des propos de Renan. A ce sujet, un livre est à recommander sans réserve : George Mosse - Les racines intellectuelles du Troisième Reich
Un concept aujourd'hui disqualifié (à tort ?) par les crimes commis en son nom au 20e siècle.
Cela devrait aussi nous faire réfléchir sur le rejet implicite dont pâtit aujourd'hui la nation, que l'on pense souvent responsable des crimes de guerre européens du 20e siècle. Il me semble que c'est une erreur de condamner ce concept dont la première vertu est l'ouverture et la tolérance (l'acceptation pour des raisons supérieures, des moeurs, religions, etc. que l'on n'approuve pas), puisque c'est ainsi que se constitue une nation. La fécondité du concept est encore totale de nos jours. Les crimes du 20e siècle, au contraire, résultent de l'affirmation allemande de la race, de la religion communiste et de leurs exclusions constitutives. Pas de la nation, qui est le seul concept capable de dépasser cela. Face aux nouvelles machines à exclure que sont les fondamentalismes religieux et l'écologie fanatique, essayons de nous en souvenir.
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