"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce livre, puissant et sombre, se déroule comme une double tragédie : un passé intolérable pour l'un des frères Schiller et un présent qui ne l'est pas moins pour l'autre. Et, comme pour toutes les tragédies, il n'est de solution que personnelle. Boualem Sansal est algérien, contemporain.
Ce livre nous rappelle, à juste titre, combien notre vie est jalonnée par des événements imprévus, improbables, mais dont l'impact est considérable. La rencontre avec notre conjoint, par exemple... On s'en doutait un peu, non ? Mais il le fait avec tant de désordre, tant de répétition, avec un tel sur-place que l'ennui s'installe vite puisque l'on sait, dès la vingtième page, où il va arriver.
Encore un livre sur la crise financière et ses conséquences ? Oui et pourtant, il me semble que ce livre évite deux des principaux écueils : la banale trivialité du propos (les contrôles n'ont pas été suffisants, l'informatique a tout déréglé, etc.) ou l'indignation morale, qui caractérise en général l'ignorance des vrais problèmes, mais permet de ne rien dire avec belle conscience, ce qui flatte le peuple et entraine son adhésion.
Lire la suite... Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein, Le monde d'après
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