"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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Le premier contact avec ce roman est plaisant : phrases courtes, au présent, presque hachées. Et puis, cela devient peu à peu une "manière", qui fait une sorte de barrière de mots et de style. C'est portant un roman classique, bien construit et qui se lit avec intérêt.
L'intrigue se veut enracinée dans le terroir de l'Ouest français, avec ses traits propres et son histoire. C'est plutôt une réussite, même si parfois le dessin est un peu appuyé.
La relation entre un maître qui ne tient plus son rang et son garde chasse, serf volontaire comme dirait La Boétie, est un joli morceau, bien ficelé. Avec un peu de fesse pour le bon goût ...
Une lecture sans ennui mais sans révélation. Un bon moment quand même.
L'intrigue se veut enracinée dans le terroir de l'Ouest français, avec ses traits propres et son histoire. C'est plutôt une réussite, même si parfois le dessin est un peu appuyé.
La relation entre un maître qui ne tient plus son rang et son garde chasse, serf volontaire comme dirait La Boétie, est un joli morceau, bien ficelé. Avec un peu de fesse pour le bon goût ...
Une lecture sans ennui mais sans révélation. Un bon moment quand même.
Editions Viviane Hamy (2006) - 267 pages
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L'auteur est un merveilleux traducteur de la civilisation chinoise vers la notre. Son livre "Vide et Plein" m'avait, en son temps, permis de soulever un morceau du voile de la calligraphie et de la peinture chinoise. Ce livre-ci nous donne à saisir en direct les écrits des maîtres, lecture qui suppose déjà une certaine initiation.
Ce qui me frappe le plus dans cette lecture, c'est peut-être ce qu'elle révèle de la distance qui sépare nos deux mondes de la peinture. Pour faire court, je dirais que le chinois prolonge la création permanente du monde et s'y insère par son trait de pinceau, alors que l'occidental projette son moi dans le monde, tel qu'il est et dont, essentiellement, il se sent extérieur. Ainsi cette pratique de l'art du trait en Chine n'est pas une activité "artistique" entre poire et fromage, mais un mode d'existence pour atteindre à l'harmonie des choses, dont soi est une partie. La manière chinoise est une discipline d'apprentissage long et difficile, pour atteindre à cette harmonie. Le livre de Fabienne Verdier "Passagère du Silence" nous en donne un aperçu !
Un autre aspect me paraît intéressant à noter, c'est le caractère concret, physique, intériorisé de l'apprentissage chinois, mais dont le but est l'ouverture au monde et à ses changements perpétuels. Quelle opposition avec notre idéalisation occidentale de l'individu, qui aboutit dans tous les arts, d'ailleurs, sauf l'éxecution musicale classique, à négliger le métier et souvent à ne plus composer que pour soi dans une forme d'autisme relatif.
Sans doute l'ancienne approche chinoise globale du monde pour en assurer l'harmonie ne conduit-elle pas à la science et au pouvoir sur les choses propres à notre civilisation occidentale, dont le pouvoir de fascination est tel qu'il menace cette antique sagesse. Les ravages sont déjà là ; espérons que les enfants de nos enfants et des leurs sauront construire quelque chose de neuf sur ces bases éclatées !
Un très beau livre qui concerne ceux qui veulent comprendre un peu mieux ...
Ce qui me frappe le plus dans cette lecture, c'est peut-être ce qu'elle révèle de la distance qui sépare nos deux mondes de la peinture. Pour faire court, je dirais que le chinois prolonge la création permanente du monde et s'y insère par son trait de pinceau, alors que l'occidental projette son moi dans le monde, tel qu'il est et dont, essentiellement, il se sent extérieur. Ainsi cette pratique de l'art du trait en Chine n'est pas une activité "artistique" entre poire et fromage, mais un mode d'existence pour atteindre à l'harmonie des choses, dont soi est une partie. La manière chinoise est une discipline d'apprentissage long et difficile, pour atteindre à cette harmonie. Le livre de Fabienne Verdier "Passagère du Silence" nous en donne un aperçu !
Un autre aspect me paraît intéressant à noter, c'est le caractère concret, physique, intériorisé de l'apprentissage chinois, mais dont le but est l'ouverture au monde et à ses changements perpétuels. Quelle opposition avec notre idéalisation occidentale de l'individu, qui aboutit dans tous les arts, d'ailleurs, sauf l'éxecution musicale classique, à négliger le métier et souvent à ne plus composer que pour soi dans une forme d'autisme relatif.
Sans doute l'ancienne approche chinoise globale du monde pour en assurer l'harmonie ne conduit-elle pas à la science et au pouvoir sur les choses propres à notre civilisation occidentale, dont le pouvoir de fascination est tel qu'il menace cette antique sagesse. Les ravages sont déjà là ; espérons que les enfants de nos enfants et des leurs sauront construire quelque chose de neuf sur ces bases éclatées !
Un très beau livre qui concerne ceux qui veulent comprendre un peu mieux ...
Editions Points Essais (2006) - 185 pages et 45 illustrations
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Ce roman témoigne de la grande sensibilité de l'auteur et de son talent à la partager. Il fait vibrer les mots dans des phrases courtes, ouvertes à l'imagination du lecteur. Disons-le autrement, il sait écrire. Et, tout au long de son récit, il glisse quelques pensées brèves qui semblent demander notre approbation. Page 398, par exemple, "D'un autre côté, souffrir du mal qu'on fait est le seul moyen de se croire intact". Oui et non, d'ailleurs ...
Le roman joue avec une idée simple. Sauf à avoir perdu tout esprit critique, nul n'est jamais satisfait de ce qu'il est. Alors, ne pourrait-on pas devenir un autre ? Sartre avait essayé d'en faire une philosophie. Et, comme le dit la citation qui ouvre le roman "S'interroger sur son identité, ce n'est pas rechercher ses racines, c'est se demander : qui d'autre puis-je être ?" Certes, mais un chat reste un chat et un âne un âne. Dommage, mais c'est ainsi. Ce n'est donc pas, à mon avis, dans cette idée, amusante mais très littéraire, que le livre trouve son originalité.
C'est beaucoup plus dans sa forme et dans sa qualité d'objet de lecture qu'il la trouve. La phrase est toujours belle, l'habileté d'écriture est exceptionnelle. Même si, parfois, les personnages en font beaucoup, on reste avec eux jusqu'au bout. On aimerait les comprendre parfois un peu plus profondément. N'est-ce pas le début de l'amour ?
Un excellent roman, intelligent, que l'on souhaite lire d'un trait.
Le roman joue avec une idée simple. Sauf à avoir perdu tout esprit critique, nul n'est jamais satisfait de ce qu'il est. Alors, ne pourrait-on pas devenir un autre ? Sartre avait essayé d'en faire une philosophie. Et, comme le dit la citation qui ouvre le roman "S'interroger sur son identité, ce n'est pas rechercher ses racines, c'est se demander : qui d'autre puis-je être ?" Certes, mais un chat reste un chat et un âne un âne. Dommage, mais c'est ainsi. Ce n'est donc pas, à mon avis, dans cette idée, amusante mais très littéraire, que le livre trouve son originalité.
C'est beaucoup plus dans sa forme et dans sa qualité d'objet de lecture qu'il la trouve. La phrase est toujours belle, l'habileté d'écriture est exceptionnelle. Même si, parfois, les personnages en font beaucoup, on reste avec eux jusqu'au bout. On aimerait les comprendre parfois un peu plus profondément. N'est-ce pas le début de l'amour ?
Un excellent roman, intelligent, que l'on souhaite lire d'un trait.
Editions Albin Michel (1998) - 428 pages
Page 224 sur 314