"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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NB : 20 octobre 2021 - Cette fiche écrite en 2007 mériterait d'être revue sur le réchauffement. Le reste me semble toujours d'actualité.
Au milieu d' imprécations dogmatiques aux intentions douteuses, il est apaisant de lire une réflexion qui fait encore appel au doute, l'ingrédient le plus précieux du progrès humain. Un doute méthodique et positif, car il offre une clé pour agir et des propositions de programmes de recherche et développement précis, où la France et l'Europe ont des atouts considérables.
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Une jeune femme, HEC, d'origine américaine, tente de passer l'agrégation d'anglais pour pouvoir enseigner cette langue. Ce sera un véritable choc des cultures pour elle et une découverte, pour beaucoup d'entre nous, de ce qu'est vraiment l'agrégation.
Il serait tentant de voir avant tout le caractère ubuesque des démarches de notre candidate. Ils sont, hélàs, trop réels : formalisme, arrogance administrative, inefficacité du processus. Et à cela s'ajoute une pauvreté de moyens que connaît l'enseignement supérieur en France, sous la coupe d'une autorité, aujourd'hui encore, contrôlée par des syndicats issus du secondaire. Sans oublier l'ostracisme envers les candidats d'origine anglophone.
Mais il me semble qu'il faut surtout y voir un véritable choc de cultures. D'un côté une logique de l'efficacité orientée vers un et un seul objectif : produire les meilleurs enseignants de la discipline. D'un autre cette nostalgie de la culture sans application, gratuite, conduisant éventuellement à un usage social mais d'abord orientée vers un perfectionnement individuel. Et d'ailleurs, le mot culture lui même n'a pas la même signification dans ces deux acceptions.
J'ai pour ma part une grande indulgence pour cette fonction supérieure de l'enseignement, qui n'est pas seulement de fabriquer des machines efficaces à enseigner ou à produire. Ce serait renoncer à ce qui fait notre identité que de la rejeter sans appel. Et d'ailleurs LZ ne le fait pas, en exprimant parfois son admiration pour certains professeurs qui ont su, sur sa propre littérature, lui ouvrir des portes nouvelles.
Notons au passage que faire HEC (et ce n'est pas propre à cette école) n'est en rien un certificat d'intégration, puisqu'il n'évite pas à notre auteur la surprise devant ce monde universitaire. Ce qui d'ailleurs confirme l'écart des objectifs entre université et écoles et justifie encore plus leur séparation.
Notons aussi que l'agrégation actuelle, comme diplôme orienté vers l'enseignement, est une probable aberration ; en effet, il doit exister des voies plus efficaces pour préparer des enseignants. Au fond, ce livre ne dit rien d'autre.
Il serait tentant de voir avant tout le caractère ubuesque des démarches de notre candidate. Ils sont, hélàs, trop réels : formalisme, arrogance administrative, inefficacité du processus. Et à cela s'ajoute une pauvreté de moyens que connaît l'enseignement supérieur en France, sous la coupe d'une autorité, aujourd'hui encore, contrôlée par des syndicats issus du secondaire. Sans oublier l'ostracisme envers les candidats d'origine anglophone.
Mais il me semble qu'il faut surtout y voir un véritable choc de cultures. D'un côté une logique de l'efficacité orientée vers un et un seul objectif : produire les meilleurs enseignants de la discipline. D'un autre cette nostalgie de la culture sans application, gratuite, conduisant éventuellement à un usage social mais d'abord orientée vers un perfectionnement individuel. Et d'ailleurs, le mot culture lui même n'a pas la même signification dans ces deux acceptions.
J'ai pour ma part une grande indulgence pour cette fonction supérieure de l'enseignement, qui n'est pas seulement de fabriquer des machines efficaces à enseigner ou à produire. Ce serait renoncer à ce qui fait notre identité que de la rejeter sans appel. Et d'ailleurs LZ ne le fait pas, en exprimant parfois son admiration pour certains professeurs qui ont su, sur sa propre littérature, lui ouvrir des portes nouvelles.
Notons au passage que faire HEC (et ce n'est pas propre à cette école) n'est en rien un certificat d'intégration, puisqu'il n'évite pas à notre auteur la surprise devant ce monde universitaire. Ce qui d'ailleurs confirme l'écart des objectifs entre université et écoles et justifie encore plus leur séparation.
Notons aussi que l'agrégation actuelle, comme diplôme orienté vers l'enseignement, est une probable aberration ; en effet, il doit exister des voies plus efficaces pour préparer des enseignants. Au fond, ce livre ne dit rien d'autre.
Editions Fayard (2007) - 333 pages
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Il faut saluer l'originalité du ton et de la mise en perspective des personnages et des situations de ce roman. Mais il faut aussi accepter son persiflage souvent naïf, ce qui en fait à mon goût un livre amusant, sans plus.
D'abord une concierge d'un quartier chic, intelligente et cultivée, en souffrance de transgression de classe sociale. Chacun sait qu'en vertu du dogme de gauche, dont l'auteur semble apprécier le caviar, elle est pour l'éternité "victime" de la bourgeoisie idiote qui l'emploie et que toute évolution est impossible. C'est la loi de la lutte des classes. Plus réac socialo, je meurs. Le roman est hélas plein de ces idées reçues qui donnent bonne conscience à bon compte. L'auteur est encore frais ...
Ensuite, une jeune enfant surdouée (au moins pour l'usage des mots) qui pense que la vie n'a aucun sens et qui veut mettre un terme à la sienne, avec un goût très moderne de faire sauter la baraque. Ca arrive et c'est rarement mortel. Ca ne résistera pas à la première marque d'intérêt et d'affection.
Enfin, le Prince Charmant, qui prend la jeune enfant comme page, et va réveiller la Belle au Bois Dormant de la loge. Il est japonais et donc, comme chacun ne le sait pas, immun de cette rigueur mentale conduisant chez le bourgeois français à l'enfermement social des concierges et des BBD (on croit rêver, quand on connaît un peu ce néanmoins merveilleux pays !).
Et tout autour gravitent des personnages souvent tarés (des bourgeois caricaturaux qui ne savent pas reconnaître la sensibilité et le génie !), mais aussi d'autres, sympathiques, comme Manuela la servante au grand coeur qui, bien entendu, bénéficie de la merveilleuse hérédité prolétarienne.
Et ne sachant probablement pas comment clore cette saga un peu surréaliste, l'auteur invente un exterminator involontaire sous les espèces d'une camionnette de blanchisserie. Pourquoi pas ...
Cette aimable galéjade, intelligente et agréable à lire si l'on sait résister aux leçons de morale sociale, surfe néanmoins allègrement, mais sans laisser beaucoup de trace ni d'écume.
D'abord une concierge d'un quartier chic, intelligente et cultivée, en souffrance de transgression de classe sociale. Chacun sait qu'en vertu du dogme de gauche, dont l'auteur semble apprécier le caviar, elle est pour l'éternité "victime" de la bourgeoisie idiote qui l'emploie et que toute évolution est impossible. C'est la loi de la lutte des classes. Plus réac socialo, je meurs. Le roman est hélas plein de ces idées reçues qui donnent bonne conscience à bon compte. L'auteur est encore frais ...
Ensuite, une jeune enfant surdouée (au moins pour l'usage des mots) qui pense que la vie n'a aucun sens et qui veut mettre un terme à la sienne, avec un goût très moderne de faire sauter la baraque. Ca arrive et c'est rarement mortel. Ca ne résistera pas à la première marque d'intérêt et d'affection.
Enfin, le Prince Charmant, qui prend la jeune enfant comme page, et va réveiller la Belle au Bois Dormant de la loge. Il est japonais et donc, comme chacun ne le sait pas, immun de cette rigueur mentale conduisant chez le bourgeois français à l'enfermement social des concierges et des BBD (on croit rêver, quand on connaît un peu ce néanmoins merveilleux pays !).
Et tout autour gravitent des personnages souvent tarés (des bourgeois caricaturaux qui ne savent pas reconnaître la sensibilité et le génie !), mais aussi d'autres, sympathiques, comme Manuela la servante au grand coeur qui, bien entendu, bénéficie de la merveilleuse hérédité prolétarienne.
Et ne sachant probablement pas comment clore cette saga un peu surréaliste, l'auteur invente un exterminator involontaire sous les espèces d'une camionnette de blanchisserie. Pourquoi pas ...
Cette aimable galéjade, intelligente et agréable à lire si l'on sait résister aux leçons de morale sociale, surfe néanmoins allègrement, mais sans laisser beaucoup de trace ni d'écume.
Editions Gallimard(2007) - 356 pages
Page 226 sur 314