"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce roman, très dense, est une magnifique rencontre, à la fois avec l'Asie coloniale anglaise (en particulier l'Inde et la Birmanie), mais aussi avec les problèmes sans solution rencontrés par ces Indiens qui voulaient à la fois rester loyaux à leur pays, mais en même temps à cette civilisation européenne que les Anglais leur avaient fait connaître et dont ils percevaient le potentiel.
AG fait preuve ici de son talent de conteur exceptionnel et nous fait partager la vie, les espoirs et les désillusions des hommes que la colonisation anglaise domine, non sans souplesse et intelligence, d'ailleurs. Certains s'en accommodent mieux que d'autres, car la perte de l'indépendance de l'Etat ne signifie pas nécessairement l'asservissement des hommes. Sous la dictature militaire birmane par exemple, on regrette certainement la relative liberté de parler et d'entreprendre de l'époque coloniale.
Un agréable roman, assez court, au ton et à la trame originaux et dont internet est un des personnages clés. Sans intrigue complexe, c'est plutôt un jeu avec la mémoire et ses plus ou moins fausses "vérités".
Un groupe de soixantenaires, un peu par hasard, crée un groupe de discussion sur internet, basé sur leur commune appartenance lointaine à une classe d'un collège. L'un d'eux produit une photo prise lors du déplacement de leur classe. Tout va alors procéder de là, car cette photo, un peu mystérieuse, pose quelques interrogations.
Les souvenirs vont alors bon train, pimentés d'anciens espoirs, d'anciennes frustrations et parsemés de bons et de moins bons moments. Quelques destins se révèlent alors, nimbés de nostalgie.
C'est aussi l'histoire de la banlieue "rouge" qui se raconte là, avec sensibilité.
A cela s'ajoute un petit "teaser" qui trouvera une originale conclusion.
Un bon moment de lecture !
Ce livre apporte un point de vue sur les changements qu'apporte à notre société la présence du web et de son accès de plus en plus simple et de plus en plus rapide. Il cherche aussi à anticiper les changements futurs, ce qui me semble assez vain.
Lire la suite... Francis Pisani et Dominique Piotet, Comment le web change le monde
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