"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Fiches de lectures, critiques de livres, personnelles et subjectives !
Inscrivez-vous ici pour recevoir l'annonce des nouvelles fiches de lectures
- Détails
- By livres-et-lectures.com
En 250 pages au plus, SC aurait réalisé un livre dense et agréable sur la Renaissance florentine et sa peinture. Ce n'est pas le cas. Et avec l'insistance sur le côté "Père Dupanloup" de Filippo Lippi l'ensemble devient anecdotique. De plus, faire osciller sans cesse les personnages entre la passion et l'extase tue l'émotion.
Qui peut penser un instant que ces peintres entraient en transes en contemplant les oeuvres de leurs collègues ? Que leur vie d'artistes était une tension perpétuelle au bord de la rupture ? Que tout passait par le coeur et rien par la tête ? Allons, c'est une rêverie romantique que de les imaginer ainsi. Je n'y crois pas un instant.
Dommage, car d'une part F Lippi est un superbe peintre et avoir écrit sur lui une biographie populaire est une heureuse initiative et, d'autre part, les détails de la vie de la Florence de la Renaissance sont passionnants et semblent crédibles.
De plus le style de SC est agréable, quand elle ne se laisse pas emporter par la passion et les descriptions interminables. A lire peut-être, malgré ces réserves.
De plus le style de SC est agréable, quand elle ne se laisse pas emporter par la passion et les descriptions interminables. A lire peut-être, malgré ces réserves.
Editions folio (2004) - 483 pages
- Détails
- By livres-et-lectures.com
MS (hongroise, née en 1917) fait encore une fois preuve avec ce roman d'une magnifique virtuosité d'écrivain. Le thème est simple : existent ceux et celles qui ont une place dans notre pensée, qu'ils soient vivants ou disparus ; c'est là que se niche la "réalité" avec laquelle ont vit. Ce propos pourrait paraître austère, mais MS en fait un roman plein de vie, de douceur et de nostalgie fascinantes.
A l'image de ses précédents romans (voir p. e. La Porte ou La Ballade d'Iza) cette construction par chacun de sa réalité (ses souvenirs, ce que sa pensée lui rend réel) n'est pas sans vouer tout être humain à sa propre solitude. Mais n'est-ce pas là aussi que réside la part noble de l'être qui réalise par cette liberté solitaire ce qu'il a vraiment d'unique ?
C'est aussi, pour moi, une pierre dans mon jardin d'ancien physicien. Il m'a toujours semblé que rien n'est réel que ce que nous nous représentons par la pensée. Car où serait une réalité que nous ne puissions pas appréhender, et à plus forte raison, sur laquelle nous ne pourrions pas agir ? Se pose alors la question de partager avec les autres cette réalité personnelle. C'est le drame des mots et de leur sens, si différent entre les hommes. J'ai parlé de 'liberté' plus haut, par exemple ... Mais c'est aussi l'incroyable puissance des langages formels comme les mathématiques, langages et concepts qui n'ont aucune autre réalité que d'être une représentation d'une part du monde pour l'homme et lui seul, mais qui est partagée et comprise sans aucune réserve par tous les hommes sans l'ombre d'une ambiguïté (s'ils se donnent la peine nécessaire ...).
Laissons là ces considérations personnelles qui ne doivent pas faire penser un instant que ce roman est une thèse ! Tout au contraire c'est un roman bien écrit, riche de détails sur la Hongrie qui a souffert et sur la vie souvent perdue de ceux qui y ont vécu, rue Katalin entre autres. Cela seul en justifie la lecture.
A l'image de ses précédents romans (voir p. e. La Porte ou La Ballade d'Iza) cette construction par chacun de sa réalité (ses souvenirs, ce que sa pensée lui rend réel) n'est pas sans vouer tout être humain à sa propre solitude. Mais n'est-ce pas là aussi que réside la part noble de l'être qui réalise par cette liberté solitaire ce qu'il a vraiment d'unique ?
C'est aussi, pour moi, une pierre dans mon jardin d'ancien physicien. Il m'a toujours semblé que rien n'est réel que ce que nous nous représentons par la pensée. Car où serait une réalité que nous ne puissions pas appréhender, et à plus forte raison, sur laquelle nous ne pourrions pas agir ? Se pose alors la question de partager avec les autres cette réalité personnelle. C'est le drame des mots et de leur sens, si différent entre les hommes. J'ai parlé de 'liberté' plus haut, par exemple ... Mais c'est aussi l'incroyable puissance des langages formels comme les mathématiques, langages et concepts qui n'ont aucune autre réalité que d'être une représentation d'une part du monde pour l'homme et lui seul, mais qui est partagée et comprise sans aucune réserve par tous les hommes sans l'ombre d'une ambiguïté (s'ils se donnent la peine nécessaire ...).
Laissons là ces considérations personnelles qui ne doivent pas faire penser un instant que ce roman est une thèse ! Tout au contraire c'est un roman bien écrit, riche de détails sur la Hongrie qui a souffert et sur la vie souvent perdue de ceux qui y ont vécu, rue Katalin entre autres. Cela seul en justifie la lecture.
Editions Viviane Hamy (2006) - 233 pages
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Un roman plein de toute l'intelligence et de la sensibilité de FG, qui va tourner autour de deux sujets : qu'est-ce qu'un père, une mère, une famille et comment judéité et culture d'accueil peuvent cohabiter.
FG ne prétend pas apporter une et une seule réponse à de telles questions, mais nous convie à des rencontres, des situations qui nous obligent à nous demander comment, confrontés à ces problèmes, nous aurions réagi. C'est à un usage intelligent de notre liberté qu'elle fait appel. La démarche même de ce qu'on appelle une démarche libérale, fondée sur notre réflexion, même incomplète, imparfaite, mais qui nous rend responsables de ce que nous faisons. Pas de morale dogmatique, de dieux jaloux et vengeurs, pas de système. Pas de grands mots ou de grands principes, mais la mise à l'épreuve de notre humanité limitée, mais libre. A nous d'entrer ou non dans le jeu.
L'intrigue est bien menée, qui nous conduit à ces contacts, ces situations. Les personnages, dont l'un a existé, sont tangibles et l'on croit à ce récit, presque toujours.
Une réussite qui ne devrait pas plaire aux amateurs de solutions simples et confortables.
FG ne prétend pas apporter une et une seule réponse à de telles questions, mais nous convie à des rencontres, des situations qui nous obligent à nous demander comment, confrontés à ces problèmes, nous aurions réagi. C'est à un usage intelligent de notre liberté qu'elle fait appel. La démarche même de ce qu'on appelle une démarche libérale, fondée sur notre réflexion, même incomplète, imparfaite, mais qui nous rend responsables de ce que nous faisons. Pas de morale dogmatique, de dieux jaloux et vengeurs, pas de système. Pas de grands mots ou de grands principes, mais la mise à l'épreuve de notre humanité limitée, mais libre. A nous d'entrer ou non dans le jeu.
L'intrigue est bien menée, qui nous conduit à ces contacts, ces situations. Les personnages, dont l'un a existé, sont tangibles et l'on croit à ce récit, presque toujours.
Une réussite qui ne devrait pas plaire aux amateurs de solutions simples et confortables.
Editions Fayard (2003) - 258 pages
Page 227 sur 314