"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8

Ce livre indispensable veut, sans passion, faire comprendre à un lecteur "normal", ce qui relève d'une démarche scientifique et ce qui n'en relève pas, en dépit des gesticulations des imposteurs. Il va sans dire que la méthode scientifique est celle qui a conduit à l'accroissement de savoir et de pouvoir sur le monde qui fait la puissance fascinante de notre civilisation occidentale... ce qu'on a, parfois, un peu tendance à oublier.
Lire la suite... Michel de Pracontal, L'imposture scientifique en dix leçons

Un polard alerte, truculent, ça aide à regarder passer les nuages lourds de cette fin d'été baveux. Si en plus tante Julia vous apporte le petit remède qu'elle a toujours sur elle, le monde prend un sens. N'est-ce pas ?
Comme ne le dit pas l'Ecclésiaste, " si ton chien tire la langue, fais-le soigner". Mais pour les ogres, c'est DP qui le dit, il y a une rive qui, lorsqu'elle est franchie efface le chemin du retour. Ah, si c'était aussi simple...
Mais même si l'intrigue, un peu croquignolesque, manque de vous laisser partir aux champs deux ou trois fois, restez sur le chemin. Il est parfaitement carrossable, plein d'humour, de jeux de mots, d'allusions pas trop voilées, de coups pendables. On ne s'ennuie pas. Et l'idée du "saint" Bouc Emissaire, autant que ses oeuvres, vaut qu'on s'y arrête.
Bonnes vacances.
Il s'agit là d'une autobiographie du pianiste chinois Lang Lang, né en 1982, sans doute un très grand pianiste, mais devenu un phénomène olympique, un peu avalé par le "star-system".
Un parcours improbable
L'essentiel est l'incroyable chemin qu'il a parcouru, à travers une destinée qui fait souvent penser à Mozart. Qu'il ait reçu de la nature un don musical exceptionnel ne fait aucun doute. Sa précocité, sa mémoire musicale, sa capacité physique, tout cela lui a été donné.
Qu'il ait cultivé ce don n'était pas écrit. Un tout petit enfant ne travaille pas de lui-même 4 heures, 6 heures par jour. Il aura donc fallu ce père, frustré, presque fou d'ambition refoulée, pour transformer ce don en un savoir-faire. Le fallait-il ? Ici, c'est un succès. Si les circonstances avaient conduit à une honnête performance, on aurait pu regretter une vie gâchée.
La chance aussi aura souvent eu son rôle dans ce succès. Mais la chance se provoque et se saisit, là comme ailleurs. La malchance, elle se subit et parfois se surmonte.
Les tueurs du monde musical
Un autre aspect remarquable de ce livre est cette plongée qu'il nous offre dans l'univers des conservatoires, chinois pour l'essentiel,américain pour partie, mais à des niveaux bien différents de la carrière du jeune LL. Cette vénération un peu idolâtre du concours en Chine, que l'on retrouve en Corée ou au Japon par exemple, est tout à fait impressionnante et communicative dans ce livre. On est souvent pris à la gorge avec LL en attendant les résultats. Et on ne peut s'empêcher d'exploser de joie avec lui lorsqu'il triomphe.
C'est sans doute un des points forts de ce livre de nous faire si bien partager cette rage de vaincre de LL et de nous faire sentir ses bonheurs et ses peines.
La voie romantique et olympique des médias
Il ne faut quand même pas oublier que cette transformation de la carrière musicale en une discipline olympique n'est pas la seule voie possible, même pour les musiciens les plus talentueux. Gloire et enrichissement ont de tout temps séduit de grands talents, ce qui se comprend. Mais il n'y a pas que ce chemin pour laisser sa trace, même si, ici, la fraicheur indestructible de LL devant son succès nous touche.
Page 228 sur 333