"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce roman, à la fois policier et d'anticipation, joue avec le temps et rend contemporains des événements qu'une centaine d'années terrestres sépare. Il le fait avec assez de bonheur pour que l'on ne s'ennuie pas.
Depuis que l'on sait que le temps n'est pas un absolu universel, la tentation de s'y promener avec des vitesses différentes a conduit à imaginer de bien étranges situations, où les enfants vieillissent plus vite que leurs parents, par exemple. Mais, si les vitesses d'écoulement du temps peuvent être, en effet, différentes (et cela s'observe en physique), il n'est toujours pas question de "remonter le temps", ce qui poserait des problèmes de logique qu'ainsi, on n'a pas (encore ?) à résoudre.
Ecrit par un astrophysicien, ce roman offre aussi une balade galactique et aborde une des questions majeures de cette discipline, la masse présente dans l'univers et sa création. Tout le monde a entendu parler du "big bang" ; et si ça ne suffisait pas à tout expliquer ? Spéculons un peu...
L'intrigue, qui fait appel à une ancienne école de pensée chinoise, les "légistes", tourne autour d'une mystification maffieuse, dont on peut penser qu'elle est un peu difficile à prendre au sérieux. Encore que notre naïveté soit sans borne, comme le délire climatique l'a montré récemment, en détournant des sommes considérables qui auraient pu être plus utiles ailleurs.
Un agréable roman de vacances.
Le Soufisme est, dans l'Islam, la tentative d'union intime avec un Dieu transcendant, hors du monde, hors du temps, au moyen de pratiques conduisant à l'extase mystique. Ce livre, peu critique, est un panorama historique et analytique de cette branche de l'Islam.
Mon esprit mécréant ne m'aurait pas conduit naturellement à cette lecture, si je n'avais eu le coup de foudre, il y a bien longtemps, pour la musique soufie du Pakistan et en particulier pour Nusrat Fateh Ali Khan. J'en tirerai une première conclusion : il y a un monde entre les oeuvres des hommes, ancrées dans le réel et leurs rêves mystiques. On peut aimer les premières et prendre conscience de la vacuité des seconds. Ce n'est pas contradictoire.
Sans doute pour moi, le plus agréable à lire des trois. J'aime les histoires qui finissent bien... Et le détour sur les turpitudes d'une administration mal contrôlée mérite qu'on s'y attarde. Ca n'arrive que dans les romans ?
Quant au tableau des journalistes vertueux amenant la lumière à la pauvre démocratie menacée, j'aimerais y croire. Il me semble que c'est (hélas, peut-être) un rêve. Mais c'est bon de se laisser porter.
Et même la démocratie a des ressorts qu'on sous-estime : la justice passe, enfin, dans le roman !
Et bien, malgré mes réserves, j'aime mieux ça que la sinistrose à la louche dont nous sommes trop souvent abreuvés. Alors, je marche.
L'ensemble est bien construit, en dépit des longueurs habituelles, avec une scène de tribunal d'anthologie.
Allez, je suis bien triste de savoir qu'il n'y aura jamais un no 4 à la série.
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