"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
En 1840, Tocqueville termine "De la démocratie en Amérique" par ces quelques chapitres, où il montre avec beaucoup de prescience que les conséquences de la tendance naturelle des démocraties à l'égalitarisme peuvent conduire ces sociétés à réprimer la liberté, jusqu'au despotisme.
Le mécanisme qu'il voit à l'oeuvre est assez simple. Les démocraties posent l'égalité des individus qui la composent en axiome, d'ailleurs ambigu, portant non seulement sur l'égalité des chances, mais aussi, plus sournoisement, sur l'égalité des conditions sociales à tout instant de la vie. L'Etat, représentant du peuple et beaucoup moins des individus, est alors valorisé comme le grand recours devant les inégalités concrètes des destins. Pour exercer cette protection, l'Etat concentre alors en douceur, tous les pouvoirs.
Un récit simple et direct, plein de nostalgie et de sensualité blessée, voici ce qui vous attend dans ce livre au charme puissant.
La narratrice vient de constater l'échec irréversible de sa vie conjugale et espère retrouver dans la solitude d'un village, au milieu des bois, la paix du coeur. Elle fermera une blessure pour en ouvrir une autre. Elle a, heureusement, un talent de calligraphe qui l'aidera à rebondir.
En dépit de l'intérêt qu'on y porte, ce n'est pas l'intrigue qui rend le roman si original. C'est son atmosphère et son parti-pris de sensibilité réaliste, pratique, où l'on voit chaque geste, chaque image pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils signifient. Cette sensualité vivante est le fait de chaque personnage dont les talents sont d'ailleurs tous manuels.
Cette absence totale de prétention intellectuelle ou spirituelle est une bénédiction et donne à ce roman à la fois la légèreté des choses dont on sait l' impermanence et le poids ressenti de ce qui est réel et ne ment pas. Quand YO fait neiger, on a froid.
A cela s'ajoute, comme un fil conducteur à cette sonate, un fond musical qui nous accompagne à chaque tournant du livre. Le titre est d'ailleurs celui d'une pièce de clavecin de J P Rameau. Ce roman agit sur nous à la manière de la musique : rien à comprendre, mais tout à sentir, à ressentir et à faire résonner en nous pour nous toucher. C'est réussi.
Cet essai est à la fois une plongée dans l'origine historique de l'écriture, mais aussi une thèse sur le lien entre la mesure du temps et l'écriture. Il est souvent passionnant, parfois approximatif, voire inexact.
Lire la suite... Patrice Serres, Le mystère de l'ordre alphabétique
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