"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
On peut encore lire avec grand plaisir un livre de poésie chinoise du 4e. siècle, surtout lorsque, comme ici, il nous fait partager la vie retirée et simple choisie par son auteur, pour atteindre ainsi son idéal taoïste d'harmonie avec le monde.
Je me suis intéressé à lui après la lecture de "L'importance de vivre" de Lin Yutang, qui, souvent, cite TYM et lui voue une admiration sans limites. On comprend vite pourquoi. TYM a, au prix d'un renoncement délibéré à une vie sociale réussie qui était à sa portée, choisi de se retirer et de mener une vie modeste et simple. C'est exactement le modèle que Lin Yutang privilégie.
Malgré ses invraisemblances et son délayage, on passe un bon moment à la lecture de ce policier, numéro 2 de la série Millenium.
L'intrigue est assez touffue pour qu'on s'y perde un peu, les personnages assez particuliers pour nous intéresser, le milieu (espions + trafic de prostituées) assez lointain pour qu'on ne le prenne pas trop au premier degré. Tout est en place pour nous tenir en haleine jusqu'à un dénouement... un peu attendu.
Un seul regret : les invraisemblances qui s'accumulent et qui diminuent la crédibilité du récit. Quelques exemples : des situations où le rapport de force aurait dû conditionner l'issue des combats, des morts qui sortent de leurs tombes, des hacks informatiques peu vraisemblables, etc.
Ne boudons pas notre plaisir pour autant, le livre est bien construit et nous tient par la main. Le style du premier tome est toujours là.
L'empire Qin, fondé en -221, fut la première unification politique des royaumes chinois. Elle s'est faite par la force, avec une violence inévitable, dont les manifestations individuelles et collectives nous fascinent encore aujourd'hui. C'est cette épopée que ce livre, mi-bande dessinée, mi-livre d'histoire, nous convie à vivre.
L'importance de cette fondation est considérable, puisque, plus de 200 ans plus tard, cet empire existe encore et semble en passe de jouer un rôle considérable dans le monde actuel, quand l'Occident, un peu désorienté, passe le 21e s. en chancelant. Nos âmes sensibles, mais cruelles (y a-t-il histoire plus cruelle que celle de l'Europe du 20e s. ?), y trouveront à la fois matière à s'indigner sur les horreurs dont notre espèce est capable, mais aussi, si elles sont lucides, un écho de leurs propres turpitudes.
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